La direction de la sûreté nationale est vivement secouée par l’assassinat de trois policiers par un de leur collègue. L’incident s’est déroulé, hier, dans un commissariat de la petite ville de Machraâ Bel Ksiri, située dans la région du Gharb. Sur les lieux du crime, une délégation de la DGSN est en place pour y mener une enquête. Bouchaib Rmil, le patron de la police, a présenté, hier, ses condoléances aux familles des victimes. Sur les raisons de ce crime, force est de constater qu’il y a une grande divergence entre la version officielle et les informations publiées, aujourd'hui, par la presse.
Des médias contestent la version de la DGSN
Le communiqué très prudent de la DGSN, relayé par la MAP, a expliqué le geste du présumé tueur par «l’état hystérique» dans lequel il se trouvait au moment du crime. Une version que conteste certains médias marocains. Le quotidien Al Massae a évoqué que (H.B) la cinquantaine passé et père de cinq enfants, récemment muté à Machraâ Bel Ksiri, dans le cadre d’une sanction administrative, aurait multiplié les demandes auprès de sa hiérarchie pour qu’il regagne Tétouan dont il est originaire. Cette mutation qui pourrait bouleverser son équilibre psychique serait-elle la seule raison derrière l’assassinat de trois policiers ?
Le quotidien Akhbar Al Yaoum, rapporte que H.B subirait la pression de son supérieur immédiat qui ne cesse de lui ordonner de porter l’uniforme de police. Le même journal avance que le présumé auteur du crime aurait pris dans le bureau du commissaire quatre otages et demandé la présence de hauts gradés de la DGSN en échange de leur libération. Des négociations qui n’auraient rien donné. H.B aurait appuyé sur la gâchette et tué trois policiers
Le geste de policier H.B est-il un cas isolé ?
Certes, il est très difficile de s’aventurer à dire que c’est la première fois qu’un policier tue ses collègues mais c’est un fait rare. En revanche, les suicides chez les hommes de la DGSN sont fréquents, le dernier en date remonte, en effet, à la semaine dernière, lorsqu’un policier s’est donné la mort dans les locaux de la DST de Settat. Un geste qui est tout sauf un cas isolé. En mai et juillet 2011, les villes de Casablanca, Larache et Laâyoune avaient été le théâtre de suicide de trois policiers en se tirant des balles dans la tête à l'aide de leurs pistolets de service.
La multiplication de ces actes montre le manque flagrant de psychiatres chez la DGSN. Un cas qui n’est pas sans rappeler celui des médecins légistes d'avant les attentats du 16 mai 2003 de Casablanca. Ce n’est qu'après ces événements que la DGSN s’est dotée d’une unité de police scientifique et d’un laboratoire d’analyse de l’ADN. Depuis hier, H.B est interrogée par une équipe de la DGSN.