Tahar Benjelloun, Saïd Taghmaoui, Najat Belkacem, Nourredine Lakhmari, Mohamed Ismail, Isabelle Adjani ou encore Richard Bohringer sont là quelques unes des célébrités qui ont foulé le tapis rouge du festival «Cinéma et Migrations» à Agadir, lors des éditions précédentes. Ce festival est unique au Maroc. Existant depuis 9 ans déjà, il est le seul à projeter, à 100%, des films qui traitent des thématiques de la migration.
Cependant, cette année s’annonce plutôt difficile du côté des organisateurs réunis au sein de l’Association l'initiative culturelle. Prévue au départ du 4 au 6 mars prochain, la 10ème édition vient d’être reportée faute de moyens financiers, nous annonce un communiqué de presse transmis à la rédaction.
«Cette année, nous avons souhaité introduire une compétition internationale afin d’attirer des réalisateurs de renommée internationale et apporter une marque de fabrique à l’évènement. Nous avons ainsi prévu d’octroyer des prix pour primer les réalisateurs et acteurs. Les autres années, la compétition n’existait pas. On ne faisait que projeter les films» explique Mohamed Irgui, secrétaire-général de l’association, contacté cet après-midi par Yabiladi.
Alors que les autres éditions du festival avaient un budget qui ne dépassait pas le million de dirhams, l’édition 2013 avec la compétition internationale est quand à elle estimée à plus de 2 millions de dirhams pour une durée de 6 jours. Plusieurs catégories de prix ont été prévues pouvant aller jusqu’à 150 000 dirhams. Sans oublier l’argent à débourser pour payer les frais de voyage des réalisateurs et des acteurs entrant la compétition. «Vous savez les acteurs sont connus pour être exigeants, alors il faut les chouchouter», lance Mohamed. A ajouter sur la liste des invités à chouchouter, les sociétés de production, les membres du jury ou encore les journalistes pour la couverture de l’évènement.
Une bien faible subvention
Une fois le budget ficelé, les organisateurs du festival ont demandé une subvention à la commission d’appui à l’organisation des festivals dépendant du ministère de la Communication et du Centre Cinématographique Marocain. «La commission n’a pas refusé de nous financer mais nous a octroyé une subvention bien en dessous de ce que nous avions prévu», lâche Mohamed Irgui ne souhaitant pas divulguer le montant proposé. Une réelle déception pour l’association, surtout que les préparatifs allaient bon train et que bon nombre de réalisateurs invités avaient réservé les dates de cette 10ème édition pour venir au Maroc. Face à la somme proposée, les organisateurs n’ont pas eu d’autres choix que de refuser. «Mais la commission est prête à réétudier notre dossier lors de la prochaine session qui aura lieu en juillet», reprend-il espérant que cette fois-ci, le montant d’argent proposé permette de prendre en grande partie les frais du festival.
Un festival où tous les MRE peuvent envoyer leurs films
«C’est dommage d’empêcher ce festival d’évoluer car c’est le seul festival au Maroc où l’on peut voir des films réalisés par des émigrés d’où qu’ils viennent. Ce festival a également permis à beaucoup de jeunes MRE de venir présenter leurs courts-métrages, documentaires ou longs métrages pour la première fois au Maroc sans passer par des critères de sélection drastiques.», insiste Mohamed. Sans oublier les conférences et les tables animées par des chercheurs et universitaires traitant de différentes thématiques comme l’immigration occasionnée par la sécheresse en Afrique, le Maghreb et l’immigration politique ou encore l’immigration des Marocaines dans les pays du Golf. «C’est un festival basé surtout sur l’échange, on fait pas du tout dans le protocole ou dans le bling-bling!», conclut-il en riant.
La prochaine date prévue pour le festival est octobre-novembre prochain.