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Grand Angle

Maroc : le festival du film sur l’immigration à Agadir en danger

On connait tous la justice à deux vitesses. Au Maroc, il y a aussi la culture à deux vitesses. Lorsqu’il s’agit de faire venir Rihanna ou David Guetta au Maroc, on trouve de l’argent pour les inviter dans le cadre du Festival Mawazine. Néanmoins, lorsqu’il s’agit de financer des festivals de film qui traitent de sujets tels que l’immigration, les portemonnaies se referment. C’est ce qui se passe actuellement pour le festival «Cinéma et Migrations». Sa 10ème édition vient d’être reportée, faute de moyens financiers.

Publié
Extraits du film "Mémoires d'immigrés" réalisé par Yamina Benguigui
Temps de lecture: 3'

Tahar Benjelloun, Saïd Taghmaoui, Najat Belkacem, Nourredine Lakhmari, Mohamed Ismail, Isabelle Adjani ou encore Richard Bohringer sont là quelques unes des célébrités qui ont foulé le tapis rouge du festival «Cinéma et Migrations» à Agadir, lors des éditions précédentes. Ce festival est unique au Maroc. Existant depuis 9 ans déjà, il est le seul à projeter, à 100%, des films qui traitent des thématiques de la migration.

Cependant, cette année s’annonce plutôt difficile du côté des organisateurs réunis au sein de l’Association l'initiative culturelle. Prévue au départ du 4 au 6 mars prochain, la 10ème édition vient d’être reportée faute de moyens financiers, nous annonce un communiqué de presse transmis à la rédaction.

«Cette année, nous avons souhaité introduire une compétition internationale afin d’attirer des réalisateurs de renommée internationale et apporter une marque de fabrique à l’évènement. Nous avons ainsi prévu d’octroyer des prix pour primer les réalisateurs et acteurs. Les autres années, la compétition n’existait pas. On ne faisait que projeter les films» explique Mohamed Irgui, secrétaire-général de l’association, contacté cet après-midi par Yabiladi.

Alors que les autres éditions du festival avaient un budget qui ne dépassait pas le million de dirhams, l’édition 2013 avec la compétition internationale est quand à elle estimée à plus de 2 millions de dirhams pour une durée de 6 jours. Plusieurs catégories de prix ont été prévues pouvant aller jusqu’à 150 000 dirhams. Sans oublier l’argent à débourser pour payer les frais de voyage des réalisateurs et des acteurs entrant la compétition. «Vous savez les acteurs sont connus pour être exigeants, alors il faut les chouchouter», lance Mohamed. A ajouter sur la liste des invités à chouchouter, les sociétés de production, les membres du jury ou encore les journalistes pour la couverture de l’évènement.

Une bien faible subvention

Une fois le budget ficelé, les organisateurs du festival ont demandé une subvention à la commission d’appui à l’organisation des festivals dépendant du ministère de la Communication et du Centre Cinématographique Marocain. «La commission n’a pas refusé de nous financer mais nous a octroyé une subvention bien en dessous de ce que nous avions prévu», lâche Mohamed Irgui ne souhaitant pas divulguer le montant proposé. Une réelle déception pour l’association, surtout que les préparatifs allaient bon train et que bon nombre de réalisateurs invités avaient réservé les dates de cette 10ème édition pour venir au Maroc. Face à la somme proposée, les organisateurs n’ont pas eu d’autres choix que de refuser. «Mais la commission est prête à réétudier notre dossier lors de la prochaine session qui aura lieu en juillet», reprend-il espérant que cette fois-ci, le montant d’argent proposé permette de prendre en grande partie les frais du festival.

Un festival où tous les MRE peuvent envoyer leurs films

 «C’est dommage d’empêcher ce festival d’évoluer car c’est le seul festival au Maroc où l’on peut voir des films réalisés par des émigrés d’où qu’ils viennent. Ce festival a également permis à beaucoup de jeunes MRE de venir présenter leurs courts-métrages, documentaires ou longs métrages pour la première fois au Maroc sans passer par des critères de sélection drastiques.», insiste Mohamed. Sans oublier les conférences et les tables animées par des chercheurs et universitaires traitant de différentes thématiques comme l’immigration occasionnée par la sécheresse en Afrique, le Maghreb et l’immigration politique ou encore l’immigration des Marocaines dans les pays du Golf. «C’est un festival basé surtout sur l’échange, on fait pas du tout dans le protocole ou dans le bling-bling!», conclut-il en riant.

La prochaine date prévue pour le festival est octobre-novembre prochain.

Driss El Yazami président du jury mais le CCME ne verse pas un rond…
Pour l’édition 2013 du Festival « Cinéma et Migration », le président du jury est Driss El Yazami, président du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME) et également président du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH). Néanmoins, lorsque les organisateurs ont demandé au CCME de devenir partenaire afin d’aider financièrement le festival, le Conseil n’a, ni répondu à la demande des organisateurs, ni accepté de verser une aide financière… Mohamed Irgui a rappelé que chaque année l’association contacte le CCME pour lui demander d’être partenaire, mais ce dernier ne leur répond jamais. Pourtant les thèmes traités dans le festival sont en adéquation avec la mission du Conseil. La seule fois où le CCME était partenaire du festival, c’était lors de la 6ème édition en 2009. Mais le conseil n’a pas contribué financièrement à l’organisation. C’est lui-même qui a choisi les membres du Conseil qui allaient se rendre au festival et qui a pris en charge les frais de voyage de ces invités. L’une des invités de cette édition était notamment Najat Belkacem, se souvient Mohamed irgui.
Démagogie
Auteur : rewan
Date : le 14 février 2013 à 11h57
Mawazine est un festival auto-financé qui attire des centaines de milliers de spectateurs, et un outil promotionnel pour le Maroc.
Pour soutenir le remarquable festival d'Agadir, vous avez vraiment besoin de cette comparaison démagogique, racoleuse et populiste?
Et après, ça vient donner des leçons d' intellectuelle honnêteté. Pfff...
Que Najat Belkacem mette la main dans leur poche avec Tahar Benjelloun"Écrivain -bendir de la Cour" et faire du mécènat
Auteur : Chibani2
Date : le 14 février 2013 à 11h22
Ces intellectuels cités ci-dessus et ces pique-assiettes comme des Tahar Benjelloun, Najat Belkacem,Rachida Dati,Driss Al Yazami ne savent trouver des mécènes pour financer ce festival, ou ils préférent revenir au Maroc en VIP et profiter de l'argent public.
Devenir mécène c'est contibuer au déroulement du festival RME,c'est soutenir le festival ouvert à tout le public Marocain et contribuer aussi au rayonnement culturel sur l'immigration.
Had el Mghraba ,dima men 3endahom......C'est la Cours qui les a habitués à ce genre de vie,des Émissaires non crédibles aux yeux des RME.
Dernière modification le 14/02/2013 11:30
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