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Grand Angle

Un chirurgien esthétique MRE raconte pourquoi il n’ouvre pas de clinique au Maroc

Âgé de 46 ans, Bachir Athmani est un brillant chirurgien esthétique marocain dont les compétences sont reconnues dans les quatre coins du monde. Après avoir fait ses études à l’étranger, il a toujours rêvé d’ouvrir sa clinique au Maroc. Un projet qui ne verra jamais le jour.

Publié
Dr Bachir Athmani
Temps de lecture: 3'

Bachir Athmani est un éminent chirurgien esthétique marocain exerçant depuis plus de 14 ans entre Paris, Genève et Pékin. «Je suis le premier chirurgien occidental, c'est-à-dire hors continent asiatique, à avoir une licence pour pratiquer la chirurgie esthétique en Chine», explique-t-il ce matin à Yabiladi.

De Paris à Pékin

Né à Oudja et après avoir décroché son bac scientifique à 17 ans, il s’envole pour Paris afin d’étudier la médecine. Il choisit de se spécialiser en chirurgie esthétique, une discipline qui l’a toujours fasciné. «J’ai toujours été un manuel, et avec la chirurgie esthétique, on arrive à voir les résultats de l’opération rapidement», confie-t-il.

Durant ses études, ayant duré au total 14 ans, il part plusieurs fois en Chine pour se spécialiser en microchirurgie, une branche spécialisée dans les interventions des petits éléments du corps humain, comme les nerfs ou les vaisseaux sanguins. Une branche dans laquelle les Chinois excellent. Il vivra d’ailleurs dans le pays durant trois ans. Quelques années après ses études, une équipe de médecins américains l’approchent pour créer l’hôpital américain de chirurgie esthétique à Pékin. Parlant parfaitement le mandarin, Bachir Athmani se rend aujourd’hui en Chine, toutes les six semaines, pour des consultations ou enseigner à des étudiants en médecine. Le reste de son temps, il le passe entre la France et la Suisse.

Une clinique à Saïdia

Paris, Genève, Pékin. Il ne manque plus que le Maroc à son tableau de chasse. Une idée qui a toujours germé dans sa tête, depuis qu’il a terminé ses études. «J’aime de tout cœur le Maroc et je suis prêt à tout lui donner. Je ressens beaucoup de nostalgie de vivre loin de mon pays», confie-t-il.

En 2007, s’offre à lui une opportunité de lancer son projet au royaume. Avec d’autres chirurgiens, ils planifient d’ouvrir une clinique de chirurgie esthétique dans l’Oriental. Une région manquant cruellement de cliniques de chirurgie esthétique. «Nous avions choisi de nous installer dans la ville de Saïdia. A cette époque, le Plan Azur venait d’être lancé. Il y avait beaucoup de promotion touristique autour de cette station. On s’est dit pourquoi ne pas accompagner ces grands projets avec le notre, surtout que le Maroc est devenue une destination pour le tourisme médical», se souvient-il. Les médecins sautent sur l’occasion. L’arrivée de tous ces touristes étrangers est une aubaine pour les affaires de leur clinique.

Malheureusement, le projet n’a pas lieu. «En 2008, on a senti rapidement que notre projet tombait à l’eau avec la faillite du groupe espagnol Martinsa Fadesa. Nous avions eu des échos que cette faillite ne prévoyait rien de bon pour Saïdia. Ca m’a refroidi et je n’ai plus eu envie de lancer ma clinique. Aujourd’hui je ne regrette pas du tout car Saïdia est une ville fantôme», poursuit-il.

«Je n’ai pas confiance !»

Aujourd’hui encore, notre chirurgien esthétique a du mal à sauter le pas. Ce qui l’effraie le plus est le système judiciaire actuel du pays qui peine à protéger les intérêts des MRE venus investir au pays. «Je n’ai pas confiance !» lâche-t-il. «Lorsque je vois l’injustice que vivent actuellement tous ces MRE qui ont acheté un appartement aux Jardins Moulouya à Saïdia [projet d'Urbatlas filiale de GFM détenu à 50% par Addoha et 50% par Fadesa Martinsa] et qui, 7 ans après leur achat ne sont toujours pas livrés, sans que personne n’intervienne, ni même le ministre des MRE, pour les aider, ça ne me donne pas envie de lancer mon projet au Maroc. Ca bloque», avoue-t-il. «Ce que je souhaiterais, c'est qu’il y ait des garanties derrière, notamment en terme de justice. Qui va m’assurer que demain je serai protégé, si je rencontre des soucis dans mon installation au Maroc», ajoute-t-il.

Même si Bachir Athmani n'a pas encore lancé sa clinique au Maroc, cela ne l'empêche pas de rentrer régulièrement au Maroc pour des vacances. Il confie soutenir financièrement sa famille. En attendant de lancer son projet, ce sont les Américains et les Chinois qui profitent de ses compétences.

Réaction au lancement du site Maghribcom

Bachir Athmani a également tenu à réagir au lancement du site www.maghribcom.gov.ma, dont l'objectif est d'attirer les compétences des MRE pour participer au développement du Maroc (cf notre article). Lui, trouve que c’est une bonne initiative.

Cependant, il craint qu’elle ne soit qu’un gros coup de communication et que l’argent investi dans ce site et dans la conférence de lancement, ne soit que de l’argent jeté inutilement par les fenêtres. « Ce dont on a besoin, en tant que MRE, ce n’est pas d’un ministre avec des petits fours mais d’un ministre qui sache écouter et protéger les MRE. Car si les MRE ne sont pas satisfaits dans leur investissement au Maroc, comment convaincre les autres investisseurs », s’interroge-t-il. « Les Marocains Résidents à l’Etranger sont très attachés à leur Maroc, mais pour combien de temps encore? », conclut-il.

Oui un peu de respect
Auteur : berkania2013
Date : le 11 février 2013 à 10h02
Oui un peu de respect pour ce grand chirurgien, je connais le dr Athmani, il a soigné mon fils. Mon fils a eu le visage défiguré à l'âge de 5 ans après une morsure de chien. Ce chirurgien a rendu à mon cher enfant un visage humain et depuis 6 ans qu'il le suit pour des petites opérations de retouche il nous a jamais demandé de payer. Le dr. Athmani c'est un Grand Monsieur, très humain, très à l'écoute et beaucoup plus pieux que vous "amir".
Oui je le défend pour tout ce qu'il a fait pour mon fils et pour l'image qui donne d'un musulman marocain. Lisez son profil et vous allez comprendre, c'est un brillant chirurgien venant d'une famille modeste comme la plus part des MRE, obtenu son bac a 17 ans, réussi ses études de médecine à Paris, nommé Interne des Hôpitaux de Paris, partir se former en Chine (اطلب العلم ولو كان في الصين) et il est le seul chirurgien occidental au monde à pouvoir pratiquer en Chine. Il est souvent invité dans le monde entier pour enseigner ou opérer . Ces informations je les ai eu par l,intermédiaire de ces collègues chirurgien et en cherchant sur internet.
BRAVO docteur pour l'image que vous donnez de votre communauté, on est fier de vous.
Un peu de respect
Auteur : INSTIT
Date : le 10 février 2013 à 09h09
Bonjour à tous,

D'abord, "yabiladi" nous donne la possibilité de s'exprimer et de donner son avis et de ne pas insulter ceux qui le font. A ceux qui commencent à fusiller M. Athmani, attaquer vous d'abord à ceux qui font la médecine à 5 cents au Maroc, ceux qui tu paies ou tu grèves. Il faut choisir entre MRE, nous sommes solidaires ou nous le sommes pas?

Quant au problème des appartements de Saïdia qui est évoqué à chaque fois, cette je suggère à "YABILADI" de réfléchir à l'opportunité pour les MRE d'avoir des consultations juridiques en ligne, nous permettant tous d'avoir des infos sur ce qui peut se faire en droit au Maroc: choix d'un avocat, recours, etc.

Bien à vous
business quand tu nous tiens
Auteur : medhi69200
Date : le 09 février 2013 à 09h24
ce qu il demande c est un cadre juridique garantissant, ses interets en tant qu'investisseur,
cela n empechera jamais les faillites ou les liquidations
d'entreprise, puisqu il voulait s'installer sur la station balneaire
faire du business est un risque, sinon il y a d autre région au Maroc
.
Auteur : amir
Date : le 07 février 2013 à 20h14
il est marocain que quand c'est payant...
en plus il exerce de la pseudo-medecine machin ce mousekh.

meme si moi aussi je n'ai pas confience pour faire du "biznisse" au maroc je ne parlerais jamais de notre tres cher maroc comme le fait ce "tbibe" de mes 2.

comme a dit le premier intervenant: al ma ou achataba hata l9a3 azabbala


ps: un medecin n'est pas un épicier mais quelqu'un qui soigne.

c'est sacré un vrai medecin. c'est a dire en réalité 0,00001 des medecins.
pire encore !
Auteur : citronna
Date : le 06 février 2013 à 21h09
je n'investirais pas une cacahuète dans l’état actuel des chose au Maroc mais pire encore j'ai très peur d'hériter de quelque chose et de me retrouver à me battre contre les vautours en bande organisé.

félicitations à ce grand chirurgien pour son courage et ces compétences.
Les talents ne manque pas au Maroc le problème c'est l'injustice et les ministres aux titres à rallonge qui servent à rien sauf à leur propre intérêt.
Si seulement ils avaient la décence de ne pas se servir de nous comme alibi....
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