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Grand Angle

Anouar Moatassim, un jeune réalisateur marocain à surveiller de très près

Le cinéma marocain n’a pas fini de nous surprendre. Et Anouar Moatassim non plus. A la base, chanteur de rap depuis l’âge de 14 ans et photographe, ce jeune belgo-marocain a décidé de se lancer dans la réalisation cinématographique au Maroc. A peine arrivé dans le milieu, son premier film «A l’aube un 19 février» se fait déjà remarqué. Il vient d’être sélectionné au Festival National du Film de Tanger aux côtés des grands ténors du cinéma marocain.

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«A l’aube un 19 février», c’est le titre du tout premier long-métrage réalisé par Anouar Moatassim, un film qui va sans aucun doute faire beaucoup parler de lui ces prochaines semaines. Agé de 32 ans et installé au Maroc depuis 2006, l’artiste belgo-marocain a mis de côté, pour un temps, son micro de chanteur de rap et ses clichés de photographe, pour se dédier entièrement à la réalisation et la promotion de son film.

A peine réalisé, déjà sélectionné à un festival

Et pour un premier film, ça marche plutôt bien. Très bien même. Son long-métrage a été sélectionné pour la compétition officielle du Festival National du Film à Tanger prévu du 1er au 9 février. «J’ai reçu un jour un mail me disant que mon film était sélectionné au festival de Tanger. C’est juste un honneur pour moi car cet évènement est le deuxième plus important festival du pays après celui de Marrakech et en plus il y a de grands bonhommes du cinéma marocain qui vont y participer», confie-t-il à Yabiladi.

«A l’aube un 19 février» concourra aux côtés des films réalisés par des poids lourds du cinéma marocain comme Nabil Ayouch qui présentera «Les Chevaux de Dieu», Nourredine Lakhmari avec son «Zéro» ou encore Hassan Benjelloun avec «La Lune Rouge». Des réalisateurs qui ont à leur palmarès plusieurs réalisations de films ainsi que de prestigieuses récompenses.

Une intrigue bien mystérieuse

Alors que la toute première diffusion publique du film est prévue le 6 février prochain au Cinéma Roxy à Tanger, l’histoire du film est, quant à elle, extrêmement mystérieuse. Difficile de tirer les vers du nez du réalisateur. Evasif et ne donnant aucun indice sur l’intrigue, le synopsis raconte que la scène du film se passe dans une plaine en lisière de forêt. Un lieu où plusieurs personnages ne se connaissant pas, vont se retrouver. Peu à peu, ils se rapprochent les uns des autres. Et à l’aide de flashbacks sur leur passé, le public commence à mieux les cerner, à savoir qui ils sont ou ce qu’ils ont vécu.

«Mon film traite de beaucoup de problématiques sociales : la prostitution, la pédophilie, le viol, la trisomie ou encore de la violence», explique-t-il.  «La violence est universelle mais mon film porte surtout sur le jugement et le regard que les uns peuvent avoir sur les autres. On juge souvent les autres parce qu’on a peur de se juger soi-même», poursuit-il. Cependant, dès qu’on cherche à connaitre par exemple la raison du rassemblement des personnages dans une plaine, bouche cousue. «Ce que je peux vous dire, c’est qu’il ne s’agit pas d’un film de science fiction !», lance-t-il en riant. On l’aura compris. Il faut voir le film pour mieux comprendre l’histoire.

Par contre, ce qu’il voudra bien nous dire c'est que l’histoire ne s’est pas inspirée de faits produits au Maroc mais en Belgique, le pays où il est né et a grandi. «Ce film est presque autobiographique. Les sujets traités me sont personnels et racontent des choses que des personnes de mon entourage ont vécu, des choses que j’ai réadapté au Maroc», ajoute-t-il.

Tourné en 13 jours seulement

Enfin, pour réaliser son film, Anouar Moatassam n’est pas passé par la case Centre Cinématographique Marocain, un circuit qu’emprunte pourtant la majorité des réalisateurs marocains pour tenter de décrocher des aides financières.

Lui a choisi d’emprunter son propre circuit en montant une boîte de production avec l’un de ses amis, pour produire son film. «Je voulais être libre car cela aurait pris trop de temps de déposer un dossier de demande d’aide auprès du CCM et d’attendre la réponse.», explique-t-il. Tourné en seulement 13 jours, le film lui a couté au total 10 000 euros. On est loin des centaines de milliers  de dirhams, voir plus, dépensés par d’autres réalisateurs. Une somme qui a surtout couvert les frais divers comme les déplacements de l’équipe sur le lieu de tournage. Quant aux acteurs et aux techniciens, eux, ont accepté de jouer dans le film sans être payés.

Bande annonce du film

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