Il n’y aura pas, ce dimanche 20 janvier, de manifestation en soutien à Moad, le jeune adolescent passé à tabac par des policiers vendredi dernier, dans la ville de Molenbeek en Belgique, rapporte aujourd’hui le site la Capitale.be. C’est ce qu’ont décidé les parents pour ne pas que la manifestation ne dégénère en conflit entre la population et les forces de l’ordre. «Il n’y a pas de tension particulière dans la commune de Molenbeek mais on n’est jamais à l’abri d’un risque de débordement», explique Jean-Yves Kikantou, Président des Jeunes CDH, parti centriste mais aussi militant associatif, contacté par Yabiladi. Il confie également que si une manifestation était organisée, elle aurait fait l’objet d’une récupération politique, notamment de la part des socialistes.
Insulté de «sale arabe»
Les faits remontent au 11 janvier dernier, en début de soirée. Âgé de 14 ans, le jeune belgo-marocain prévoit de se rendre à la salle de sport. Il passe avant chez lui pour récupérer son sac de sport. En courant vers son appartement, une voiture de police s’arrête devant lui, de laquelle descendent 5 policiers, qui se jettent sur lui et le plaquent au sol. «Ils m’ont insulté de tous les noms: fils de p…, sale arabe…» J’ai eu deux coups de matraque. En me mettant par terre, une policière m’a serré les menottes pendant que les autres me frappaient par terre. Y avait un policier qui me donnait des shots sur mon visage. Ensuite, ils m’ont plaqué contre le capot d’une voiture…» explique-t-il dans une lettre racontant en détail ce qui s’est passé.
Ensuite, le jeune garçon est emmené au commissariat, toujours menotté. Là-bas, les coups continuent. Les policiers lui écrasent le visage contre la porte d’entrée et le poussent dans les escaliers. Après une heure et demie dans le commissariat, la famille de Moad finit par arriver pour le récupérer, le visage ensanglanté et le corps rempli de coups. Sur des photos prises par la mère, Moad a reçu un coup de matraque sur la hanche, sa tempe gauche est blessée et il a des bosses sur la tête après les coups de pieds donnés par les policiers.
Une plainte a été déposée par la famille contre les 5 agents de police. «Ca reste interpellant. S’il s’avère dans les conclusions de l’enquête que les actions des policiers sont bien xénophobes et qu’il y a bien eu injures, ça doit être sanctionné. On ne peut accepter que ce genre de situation ne se passe dans un pays comme la Belgique», lance Jean-Yves Kikantou.
Fin comme une cigarette
Du côté de la police, un porte parole a déclaré que Moad aurait pris la fuite pour échapper à un contrôle mené dans le cadre d’une opération contre le vol de sac à main, relate le site l’avenir.net. Il a également expliqué que Moad se trouvait à côté d’un autre jeune, connu des services de police.
En le voyant courir aller récupérer son sac à la maison, la police a-t-elle cru que Moad tentait de leur échapper et qu’il avait quelque chose à se reprocher ? Les policiers devront également expliquer à la justice pourquoi ils se sont acharnés à 5, sur un seul et jeune adolescent de 14 ans, décrit par la presse belge, comme étant «épais comme une cigarette». Affaire à suivre.