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Grand Angle

Suicide chez les Maghrébins : La fin de tous les espoirs

Depuis la semaine dernière, une vidéo circule sur youtube. On y a voit une jeune fille se jeter du toit d’un immeuble à Casablanca. Elle était employée de maison, et elle explique qu’elle a été rejetée par ses propres parents suite à un viol. L’année dernière, une jeune fille se donne la mort après son mariage avec son violeur. Le suicide est un phénomène complexe, qui touche hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, de toutes les catégories sociales. Une seule question, pourquoi ?

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Temps de lecture: 3'

Un sujet tabou

Si en Europe, le sujet fait souvent la une des journaux, ce n’est pas parce qu’il y a plus de suicides là bas qu’au Maghreb. Chez nous, c’est un sujet tabou, on choisit de regarder ailleurs. La preuve : Aucun chiffre n’est disponible. Pire, la famille a souvent honte de ce geste désespéré. Les larmes aux yeux, Ghita raconte comment une de ses meilleures amies a mis fin à ses jours il y a quelques années. «Elle avait pris toute une boite de somnifères, mais ce qui me met en rage, c’est l’attitude de sa famille». En effet, peu de gens savent que l’amie de Ghita s’est donnée la mort. Pour la famille et les amis, la jeune fille est morte d’une allergie à un médicament. «Ils ne l’ont presque pas pleurée, et aujourd’hui encore, c’est comme si elle n’avait jamais existé» nous dit Ghita, en colère. La peur du «qu'en dira t-on», le fameux «hchouma» rend la situation encore plus difficile.

L’organisation mondiale de la santé dit que le suicide est la 10e cause de mortalité dans le monde. 33% de ceux qui choisissent d’en finir seraient des femmes. Logique, puisqu’on est beaucoup plus sujettes à la dépression que ces messieurs. Ajoutez une dose d’hormones, et cela peut devenir une catastrophe. La sœur de Nadia s’est donnée la mort quelques semaines après son accouchement. «Elle me paraissait fatiguée, mais je pensais que c’était normal avec son nouveau rôle de maman» nous dit la jeune femme. Sa sœur avait changé et allaité son bébé avant de s’ouvrir les veines.

Beaucoup de spécialistes se sont penchés sur le sujet au Maghreb. Ils estiment que les cas pathologiques, comme le dépression par exemple, seraient les causes principales. Autres causes : drogues, viols, incestes et solitude.

Ce que dit l’Islam

Notre religion interdit de tuer autrui, et surtout de se donner la mort. Dans le coran, on lit : «Et ne vous tuez pas vous-mêmes. Allah, en vérité, est Miséricordieux envers vous. Et quiconque commet cela, par excès et par iniquité, Nous le jetterons au Feu, voilà qui est facile pour Allah.». Malgré toutes les pressions psychologiques, il ne faut pas décider de sa mort, puisque seul le Tout Puissant connait votre dernière heure. De plus, certains affirment que la religion interdit d'accomplir la prière du mort en cas de suicide.

On raconte que pendant la vie du prophète, un homme s’est suicidé. Il avait émigré à Médine avec sidna Mohamed. Il supportait mal le climat et tombait souvent malade. Un jour, il prit des pointes coupantes et s’ouvrit les veines. Il eut une hémorragie et mourra. Un compagnon du prophète vit cet homme en rêve : il était dans un endroit agréable, mais avait les mains bandées. Il disait que Dieu lui avait accordé son pardon puisqu’il avait suivi le prophète, mais qu’on ne restaurait pas ce qu’il avait détruit de ses propres mains. Quand ce rêve a été raconté au prophète, celui-ci leva ses mains au ciel et dit : «Dieu, pardonnez à ses mains aussi». Les spécialistes disent que cette histoire n’est pas certaine. 

On conseille souvent aux déprimés de lire le coran et de faire des prières. C’est le meilleur des remèdes pour se détendre notamment et relativiser. Mais le suicide n’est pas un mal à prendre à la légère. Si vous remarquez que l’un de vos proches a changé de comportement ou qui a des troubles de l’humeur.  Si elle dit se sentir inutile, ou si elle a soudain perdu confiance en elle, alarmez-vous, sans pour autant lui poser la question directement. Parlez, rassurez, et surtout aidez à changer d’air. Et si vous avez des idées suicidaires, parlez en, n’attendez pas qu’il soit trop tard. La religion aide certes, mais les spécialistes sont aussi là pour cela, ils sont plus à même de traiter avec recul et objectivité une personne qui a des pensées suicidaires. 

Rien d'autre ne vous choque ?
Auteur : Nakshidil
Date : le 20 janvier 2013 à 21h54
Pour ma part, ce qui m'a le plus choquée, c'est que la journaliste note bien que chez les femmes maghrébines, le suicide est beaucoup provoqué par les viols suivis du rejet de la famille, mais ne s'épanche pas sur le sujet et fait comme si c'était un acte anodin ?!
?
Auteur : Rajaouiadialbel3ani
Date : le 19 janvier 2013 à 11h38
Je suis navrée de voir que la journaliste n'arrive même pas a interpréter les chiffres, 33% des personnes qui se sont suicidés sot des femmes, et vous dites indirectement que c'est + que les hommes ("+ sujette à la dépression que ces messieurs") euh si ce ne sont pas des femmes ce sont des hommes et en l'occurrence ça fait un taux astronomique de 67% d'hommes soit 2 fois plus que chez les femmes...
Et pour le suicide vous dites vous même qu'il n'a pas de chiffres officiels alors comment pouvez vous avancez qu'il n'y a pas moins de suicides au Maghreb, chez nous pour des raisons religieuses ceci est interdit alors qu'en France où la religion chrétienne n'est plus qu'un vague souvenir il n'y a pas d'interdiction morale.
Quoiqu'il en soit bon courage aux familles qui sont touchérs par ça.
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