Le 24 janvier prochain sera célébré au Maroc comme en France, Aïd El Mawlid, commémorant la naissance du prophète Mohammed. Un jour férié au Maroc qui tombera cette année un jeudi.
Une fête pour se retrouver en famille...
Alors que certains en profiteront pour se payer un long week-end de quatre jours, en se rendant à Marrakech ou Agadir pour se reposer, pour bon nombre d’autres Marocains Aïd El Mawlid est l’occasion de visiter ses proches. «Dans la ville de Fès, la fête est célébrée de manière très simple, les gens en profitent pour aller rendre visite à leur famille et manger ensemble», explique Hassan Talib, administrateur au Conseil des Oulémas à Fès. «A Oujda, des festivités sont organisées dans les zaouias et les mosquées ou des versets coraniques sont lus jusqu’à l’aube, comme lors de la nuit du destin. Ensuite lorsque le père de famille entre à la maison au petit matin, il est accueilli par sa femme avec des youyous et les enfants font péter des pétards. Les familles préparent aussi du couscous qu’elles amènent à la mosquée», déclare Ali Kharroubi, journaliste à Oujda précisant que des festivités sont également prévues chez la Zaouia Boutchichia à Berkane, des festivités auxquelles prennent part des officiels.
...mais aussi pour parler du prophète
«A Rabat, le jour de l’Aïd El Mawlid est un jour comme les autres. Il n’y a pas de prière spécifique.», précise Saïd Kamali, jurisconsulte et conférencier à Masjid Sounna. «Ce jour est surtout une occasion pour se souvenir, parler et reparler de la vie du prophète. Le ministre des Habous organise des rencontres et des conférences sur les actes du prophète. Dans les mosquées des chants et des poèmes sur le prophète écrits par des savants, sont lus», ajoute-t-il. L'un des poèmes les plus connus est celui d'Al Burda, connu en français sous le nom du "poème du manteau".
Salé, célébration exceptionnelle
La seule ville du royaume qui fête chaque année Aïd El Mawlid, d’une manière unique et originale est Salé avec son moussem des cierges de Moulay Abdallah Benhassoun, une tradition séculaire dont la toute première célébration remonte au 16ème siècle. «Le Moussem des cierges remonte au règne du Sultan saâdien Ahmed El Mansour Addahbi, qui avait été très impressionné, lors de son séjour à Istanbul (Turquie) par les festivités marquant l'Aid Mawlid Annabaoui, particulièrement par la procession des cierges, dont la première remonte à l'an 986 de l'hégire», explique la Map. Célébré durant plusieurs jours, le premier jour est marqué par le défilé de Slaouis transportant des cierges fabriquées par une seule et même famille slaouie chaque année. Les représentants des autorités locales y prennent part mais l’évènement, même s’il attire plus les Slaouis, fait venir également les Marocains des autres villes et les touristes étrangers.
Récitation du poème la Qaṣīda al-Burda dans une mosquée de Tiznit