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Grand Angle

France : Affaire Zoubida, exploitation ou manipulation ?

D'après Le Parisien, les juges au tribunal d’Evry rendront leur verdict le 22 Septembre prochain, dans l’affaire qui oppose une domestique originaire du nord du Maroc, à un couple franco-marocain. En effet, Zoubida accuse ce couple mixte d’exploitation dans cette « affaire d’esclavage moderne » comme la nomme le procureur général Tony Skurtys. Le calvaire de Zoubida a duré pendant 2 longues années durant lesquelles cette femme analphabète ramenée du nord du Maroc par Mohamed et sa femme.
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Elle qui croyait que la France était la porte de sortie de la misère qu’elle vivait au Maroc. Pauvre, sans instruction, hébergée chez sa tante, elle n'imaginait pas endurer ce calvaire au pays de Lumières. Dès son arrivée sur le sol Français en compagnie de ses deux « bourreaux », Zoubida a été, d’après ses déclarations traduites par un interprète, dépossédée de son passeport : « Ils m’ont confisqué mon passeport ».

Selon le récit de Zoubida, son travail commençait très tôt le matin avec l’obligation de donner le biberon au bébé, en passant par les taches ménagères de toutes sortes, pour enfin terminer par le nettoyage du lieu de travail de Mohamed et ce, même durant le week-end, prévu normalement comme jours de repos. Zoubida n’avait même pas droit à utiliser la machine à laver. Le couple ayant estimé que le nettoyage à la main était beaucoup plus efficace : « je lavais le linge à la main (...) la machine, c’était que pour les jeans. ». Pire encore, Zoubida devait travailler à la place de Aziza, qui est la sœur de l’inculpé principal, et femme de ménage dans un des bâtiments du Conseil général.

Toutes ces taches lui prenaient environ 17 heures par jour et sans rémunération. David Desgranges, avocat du comité contre l’esclavage moderne (CCEM), qui s’est porté partie civile déclare que « en tout et pour tout, seulement 150 € ont été envoyés à sa famille restée au Maroc. Une somme ridicule ».

Pour l’avocate de la défense Jeanne Thom Mbeleg, cette situation est digne d’un film de cinéma : « C’est pas possible, c’est pas un Hercule cette fille (...) Tout ce dossier est truffé de mensonges. Cette fille est une manipulatrice. Elle a oublié toutes les dates. Mes clients sont victimes de leur générosité. Ils l’ont accueillie. Elle a donné un coup de main. C’est normal.»
Ce point de vue n’est pas du tout partagé par le procureur général qui affirme à cet égard « La famille a pressé le citron, et elle, elle a fait craquer les pépins ».

En attendant le dernier mot dans cette affaire, Mohammed risque 15 mois de prison ferme, alors que sa femme Natacha et sa sœur Aziza, l'employée fantôme, risquent respectivement, 12 et 14 mois de prison avec sursis et 150.000 euros de dommages et intérêts pour avoir exploité pendant 2 ans, la jeune Zoubida.

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