Une jeune fille se jetant du 5e étage d’un immeuble au quartier Bourgogne à Casablanca, a été filmée mardi 8 janvier. La vidéo a créé le buzz sur les réseaux sociaux suscitant de l'émoi chez les internautes. D’après la presse arabophone, l’adolescente de 17 ans travaillait comme domestique chez un médecin. Originaire de Fès, elle aurait voulu se donner la mort parce que sa mère l’aurait obligée à épouser un homme plus âgé.
Aux dernières nouvelles, elle aurait survécu et serait en soins intensifs. Elle s’en serait sortie avec une jambe, le nez et une dent cassés, ainsi qu'un léger traumatisme crânien. L’homme qui avait tenté, lui, de la récupérer au sol serait décédé. Souffrant de troubles mentaux, cet homme était très connu des habitants du quartier.
Où est-elle ?
Jusqu’à présent, aucun officiel ne s’est prononcé à ce sujet et, chose curieuse, très peu de médias nationaux marocains en parlent. Le ministère de la Solidarité de la Femme de la Famille et du Développement social est resté injoignable tout l'après-midi. De leur côté, les associations mènent leur enquête, mais l’accès à l'information reste mitigé. Selon la présidente de la FLDDM (Fédération de la ligue démocratique des droits de la femme), Fouzia Assouli, la jeune fille serait encore hospitalisée. «Mais quand nous sommes allées à l’hôpital indiqué, on nous a dit qu’elle a quittée l’hôpital», raconte-t-elle à Yabiladi. Si la jeune fille a quitté l’hôpital où aurait-elle été emmenée ? Impossible, pour l'heure, de répondre à la question.
«Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas claires. Certains disent que ses parents lui demandaient trop de sacrifices, d’autres disent que sa mère voulait la marier de force», relève Mme Assouli, indiquant que la Fédération suit de très près l’affaire afin de découvrir la vérité.
Maltraitée
Du côté de l’AMDH, l’on se montre prudent. «C’est triste», lance la présidente de l’AMDH, Khadija Riyadi, mais elle se refuse à s’exprimer davantage à ce sujet tant que les causes de cette tentative de suicide ne sont pas élucidées. L’ONG dit également suivre l’affaire de près. L'hypothèse selon laquelle la jeune fille pouvait être une domestique maltraitée par ses employeurs n'est pas écartée, «mais elle avait l'âge autorisé pour être embauchée donc, il nous faut creuser davantage», estime Mme Assouli.