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Grand Angle

Telecom: Mésentente en IAM et le gouvernement malien

Le groupe Maroc Telecom a été déclaré en début du mois de mars, adjudicateur provisoire de 51% du capital de la Société des télécommunications du Mali (SOTELMA), mais le gouvernement Malien n’avait pas encore dit son dernier mot. Presque deux mois après, le processus est toujours en panne, à en croire « Le Quotidien de Bamako ».
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Pour rappel, l'opérateur téléphonique national avait proposé 252 millions d'euros, environ 3 milliards de dirhams pour cette acquisition. Mais voilà, après examen et discussions avec des experts, le gouvernement malien rebrousse chemin. Selon « Le Quotidien de Bamako », le gouvernement « a estimé que la proposition marocaine était insuffisante et qu’il fallait un montant supplémentaire de 30 millions d’euros ». Des sources dignes de foi, contactées par le journal « L'Indépendant » rapportent que Maroc Telecom aurait proposé une rallonge de l'ordre d'un peu plus de 76 millions d'euros à la seule condition que les Maliens, acceptent d'éponger les dettes de la société et d’alléger la fiscalité pendant une période bien donnée. Ceci fera perdre de l'argent à l'État malien ajoute le quotidien. Ainsi on est dans l'impasse totale pour le moment et on se demande ce que veut le gouvernement malien dans sa recherche d'un partenaire stratégique?

La réponse à cette question est simple pour des observateurs proches du dossier. Selon ces derniers cités par « Le Quotidien de Bamako », la manœuvre adoptée par les interlocuteurs des Marocains consisterait à faire revenir dans la course certaines sociétés. Le Koweïtien ZAIN par exemple, qui s’était retiré du processus de privatisation au motif que les comptes de la SOTELMA manquaient de transparence. Ou encore les sud Africains de MTN. Allons-nous vers la reprise de tout le processus de privatisation? D'un autre côté, la partie malienne souhaite la transparence totale dans cette affaire. « Nous voulons éviter le scénario HUICOMA – huilerie cotonnière du Mali - où le repreneur a découvert après opération que le déficit s’élevait à 23 milliards FCFA soit plus de 35 millions d'euros contrairement à ce qui avait été communiqué dans les dossiers » confie sous anonymat au « Quotidien de Bamako » un cadre de la société.

D'après « Les Échos », un quotidien local, c'est le Président de la république en personne, Amadou Toumani Touré qui aurait pris les choses en main, après que son cabinet ait accusé la ministre de la Communication « d’avoir très mal géré » le processus. Le délai juridique de 90 jours imparti aux négociations entre les deux parties tend vers la fin et rien ne prouve qu'elles trouveront un accord. « Nous sommes au niveau du constat de notre désaccord » a affirmé aux « Échos », une source proche de ce dossier.

En attendant de trouver une solution, le Chef de l'État malien est préoccupé et divisé: il ne veut pas « brader » la SOTELMA, ni se mettre dans une situation embarrassante avec « des États amis » ni avec les institutions de Bretton Woods qui tiennent à la transparence de la privatisation.

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