Samir, Tariq, Abderrahman, Youssef et Nour Essalam pourront retrouver leur liberté le 23 janvier prochain. Le 22 juillet dernier, ces cinq militants du Mouvement du 20 février avaient été arrêtés alors qu’ils participaient à une manifestation pacifique, non autorisée selon les autorités, appelant à la libération des prisonniers politiques et dénonçant la cherté de la vie au Maroc. Le 12 septembre dernier, le tribunal de première instance d’Ain Sebaâ, à Casablanca, les a condamnés, à des peines allant de huit à dix mois de prison ferme. Hier, mercredi 9 janvier, ces peines ont été réduites à six mois de prison ferme en appel, a fait savoir l’AFP.
Les cinq militants ont également été condamnés à payer, chacun, 7 500 dirhams d’amende, souligne l’agence de presse française. Une sixième accusée répondant au nom de Laila Nassimi a vu, elle, sa peine ramenée à trois mois avec sursis. En première instance, cette jeune femme, qui a comparu libre, avait été condamnée à six mois de prison avec sursis, après avoir participé, en juillet dernier, à la dite manifestation.
Verdict rendu «en l’absence des prévenus»
Les prévenus n’ont, curieusement, pas pu assister à la prononciation du verdict, rendu par une cour d’appel de Casablanca. Leurs avocats non plus. Selon un militant du mouvement qui était présent hier au tribunal, interrogé par l’AFP, le jugement «a été rendu en quelques secondes, en l'absence des prévenus et de leurs avocats». Après la réduction de leurs peines, les cinq jeunes hommes détenus en prison «quitteront la prison d'Oukacha le 23 janvier», a-t-il rappelé.
Une quarantaine de militants du M20 étaient présents dans la cour. Selon la même source, ces derniers n’ont pas hésité à manifester leur joie en chantant des slogans tels que «Vive le peuple».
Pendant leur procès, les cinq militants avaient, pour rappel, affirmé avoir été torturés par des agents de la police afin qu’ils signent des aveux qui n'émanaient pas d'eux. Parmi les associations qui avaient tiré la sonnette d’alarme : Human Rights Watch. «Le Maroc ne pourra garantir des procès équitables que lorsque les tribunaux enquêteront sérieusement sur les allégations d'aveux forcés et refuseront de prendre en compte, comme preuve, tout aveu obtenu de façon irrégulière par la police», avait conclu l'ONG internationale. Aujourd’hui, près de 70 autres militants du M20 seraient derrière les barreaux.