Le torchon brûle entre Hamid Chabat et Abdelilah Benkirane. Trois jours après la présentation de son mémorandum réclamant d'urgence un remaniement ministériel, le chef de l’Istiqlal revient à la charge. Dimanche à Casablanca, et coiffé de sa casquette de secrétaire général de l’UGTM (Union général des travailleurs du Maroc), le bras syndical du PI, Chabat n’a pas fait dans le dentelle, n’hésitant pas à traiter son grand rival et pourtant d’allié au sein de la majorité de «clown», d’«éradicateur» et d’«exclusionniste».
Un registre de langue qui était, il y a une année, presque une chasse gardée du chef de gouvernement, dans lequel il puisait pour tirer à boulets rouges sur le PAM et sur son fondateur Fouad Ali El Himma. Cette fois les rôles semblent être inversés au point que Chabat qualifie le PJD de «formation prépondérante». C’est la première fois que le patron de la Balance attaque directement et nommément Benkirane.
Chabat met en garde contre de futures hausses des prix
Devant ses camarades de l’UGTM, le patron de l’Istiqlal, absent de la réunion dialogue social tenue le vendredi à Rabat, a mis en garde le chef de gouvernement contre toute hausse des prix des produits de consommation. Certes pour le moment l’équipe Benkirane dément une telle option mais le déficit de la Caisse de la compensation pourrait inciter l’exécutif à entreprendre une telle mesure. Les 50 milliards de dh alloués à la CC dans le cadre de la loi de finances 2013 ne pourraient guère suffir au cas où le baril de pétrole poursuit son trend haussier de 2012.
Aujourd’hui vers midi à la Bourse de Londres, le baril de Brent s’est échangé à 110,96 dollars pour les livraisons de février, en baisse de 35% par rapport à la clôture du vendredi. Alors qu’à New York, le baril valait 92,77 dollars. Deux baisses s’expliquent par les inquiétudes du marché quant à la résilience de l’économie américaine. Plutôt, de bonne nouvelle pour le cabinet Benkirane à condition que n’éclate une guerre entre Israël et l’Iran. La république islamique traverse une mauvaise situation, ses exportations en pétrole ont, depuis mars dernier, chuté de 40%.