Avec 24°C de température ambiante, 19° dans l’eau et un aéroport international où atterrissent les avions de compagnies low cost, Taghazout devient la destination hivernale des surfeurs du monde entier. Et la ville est si réputée qu’en saisissant « taghazout » dans le moteur de recherche google, la première proposition concerne le surf. «Les conditions ici en décembre sont parfaites: les vagues de l’hiver et le soleil. Tout à coup, les surfeurs arrivent de partout, principalement d'Europe», explique à l’AFP Mohammed, qui travaille dans la réparation de planches de surf.
Le Maroc, moins coûteux qu’ailleurs ?
Quelques uns de ces passionnés se sont confiés à la presse. Les Cecille, une famille française, est partie de la Rochelle pour rejoindre Agadir, mais son principal objectif : surfer à Taghazout. Comme cette fratrie, Tom, un Allemand habitué des plages californiennes a décidé cette année de se rendre au Maroc. Jugeant les vagues beaucoup moins denses qu’à San Diego, il se dit cependant séduit par le climat chérifien.
Phil et Antton, respectivement Néo-zélandais et Finlandais, ont également été conquis par les attraits de Taghazout. «En Europe en ce moment, il fait froid et sombre», explique Phil. Pour ces deux amis, l’alternative au Maroc aurait été d'aller dans les îles Canaries en Espagne ou dans les autres pays nord-africains [Tunisie, Algérie], mais les prix y sont plus élevés, relèvent-ils.
Un marché pour le «Made in Morocco»
Le développement du surf est une opportunité pour les professionnels et particulièrement pour le «made in Morocco». Dans ce sens, Camil Said-Eddine et son Saâd Abi, un surfeur expérimenté, ont créé en novembre dernier, une nouvelle marque marocaine de planches de surf : Moor’s. A ce jour, 150 planches de surf ont déjà été vendues, rapporte La Vie éco. Selon les promoteurs, l’atout des planches Moor’s est leur rapport qualité-prix. Elles coûtent environ 3 400 dirhams au lieu de 5 000 à 8000 dirhams pour d’autres marques.
Camil et Said ont pour ambition de faire de ce sport celui de tous les Marocains. Pour eux, le succès de certains sportifs marocains à l’international donne «une meilleure image au surf et pousse de plus en plus de jeunes qui s’identifient à leurs nouveaux héros à commencer la pratique de cette activité». En effet, plusieurs surfeurs marocains ont décroché des titres en 2012, notamment Ramzi Boukhiam, 3ème place dans le championnat mondial juniors ASP, Adnane Benslimane, second du VIII Campeonato Mundial de Bodyboard au Venezuela et Brahim Iddouch, sacré Champion de l'IBA RIO 2012.
De leur côté, les habitants de Taghazout n’ont rien contre l'essor du surf. Mais même si le méga projet touristique lancé en 2009 n'a pas abouti, ils craignent le développement du tourisme de masse qui pourrait tuer l’âme traditionnelle de la ville. D'autant que ville touristique rime souvent avec cherté de la vie.