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Grand Angle

2013 : Une année qui s'annonce agitée pour les télécoms au Maroc

2013 ou l’année de grands changements pour le secteur des télécommunications au Maroc. D’une part, la lutte tarifaire lancée une fois de plus par l’ANRT qui opte pour une tarification unique valable dès janvier prochain. D’autre part, la fameuse cession des parts de Vivendi dans le capitale de Maroc Telecom et le futur actionnaire majoritaire encore méconnu. 

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L’Agence nationale de réglementation des télécommunications [ANRT] a décidé de réviser les tarifs de terminaison du trafic d’interconnexion pour l’année 2013, note un communiqué de l'Agence rendu public jeudi 27 décembre. Renonçant à la tarification en fonction des plages horaires, l'ANRT adopte le tarif unique Heure pleine/creuse-Heure creuse pour les différentes terminaisons d’appel.

Ainsi, à compter du 1er Janvier 2013, le tarif de terminaison SMS [en dirhams hors taxes] dans les réseaux mobiles des opérateurs IAM, Méditel et Wana Corporate, sera de 0,03 dirhams. Les tarifs de terminaison d’appel [TA] Voix dans les réseaux mobiles des trois opérateurs sont fixés à 0,1399 dirhams hors taxes/minute. Pour le fixe, ces tarifs varient en fonction des terminaux d’appel : 0,116 dirhams pour le fixe avec mobilité restreinte [MR] de Wana, contre 0,036 dirhams pour le fixe IAM local, 0,074 dirhams pour le fixe Méditel et le fixe sans MR de Wana et 0,113 dirhams pour le fixe IAM double transit.

Méditel mécontent ?

Selon l’Agence, cette nouvelle tarification contribuera à l’amélioration de la qualité des services, en évitant les surcharges du réseau durant des tranches horaires bien déterminées comme c’est le cas actuellement. De plus, estime l’institution, cette mesure devrait favoriser «l’émergence d’offres innovantes et la simplification des tarifs de détail pour l’ensemble des usagers». Même si les trois opérateurs de téléphonie nationaux ont été consultés au préalable, la décision de l’ANRT ne fait pas l’unanimité. Selon Les Echos, Méditel aurait critiqué le tarif unique, estimant qu’il «ne favorise pas l’innovation et ne peut agir sur les flux de trafic». En outre, l’opérateur considérerait que «le taux moyen utilisé pour déterminer le tarif unique aura un impact sur son revenu d’interconnexion».

Dès le mois prochain donc, l’on devrait s’attendre à un chamboulement des offres tarifaires. En 2012, l’ANRT avait également procédé à une révision tarifaire à la baisse dont Wana avait bien profité, grignotant quelques parts de marchés à ses concurrents. L’on ne saurait déterminer le gagnant de cette lutte tarifaire en 2013, mais le consommateur devrait en profiter.

Sur un autre registre, le secteur marocain des télécoms connaitra un autre changement majeur, celui de la cession des parts de Vivendi dans Maroc Telecom. A ce jour, les groupes étrangers sont de plus en plus nombreux à manifester leur intérêt pour le leader marocain des télécoms.

Qui reprendra les parts de Vivendi dans IAM ?

Qui reprendra les 53% de Vivendi dans le capital de Maroc Telecom ? Les Français, les Qataris, les Emiratis ou les Coréens ? C’est la question que l’on pourrait se poser au regard des différents groupes intéressés par le tour de table d’IAM. France Telecom qui considère qu’une telle opération serait «stratégiquement intéressante», juge cependant trop élevés les 5,5 millions d’euros exigés par Vivendi. A noter que ce dernier a acquis ses parts à 3,75 milliards de dirhams en 2001 et ne valent en bourse que 4,7 milliards.

Cependant, Qatar Telecom a même fait appel à JP Morgan pour se faire conseiller en vue d’une possible offre d’achat. Mais ses chances semblent limitées puisqu’«il serait handicapé par l'opposition de Rabat», rapporte BFM TV. Les rumeurs évoquent également l’émirati Etisalat, le saoudien Saudi Telecom et le sud-africain MTN. Mais pour l’instant, rien de concret.

Le dernier en date à s’être manifesté et de surcroit le plus concret n’est autre que KT Corporate. Le groupe coréen a déjà adressé une lettre d'intention à Vivendi en vue du rachat de ses parts dans Maroc Telecom. Mais d’aucuns restent sceptiques. «Si les Coréens réussissent à acheter les parts de Vivendi, ça va être un choc culturel, surtout en terme de management. Le style managérial asiatique est totalement différent du nôtre, observe un ingénieur requérant l’anonymat. Pour lui, le Maroc connait mieux le modèle français, d’autant que celui du royaume en est plutôt bien calqué. Donc, «le travail avec les Français serait plus pacifique».

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