Elle en fait baver plus d’un au Maroc : la fonction d'ambassadeur. La raison est simple : un salaire mensuel très élevé mais également la longue liste des privilèges que l’heureux élu possède, lorsqu’il exerce ses fonctions à l’étranger. Une fonction tellement jalousée que nommer un ambassadeur qui n'a rien à voir avec le ministère des Affaires Etrangères n'est pas bien venu par les autres diplomates marocains.
Dans son édition du mois de décembre sorti aujourd’hui, le magazine les Dossiers de l’Economiste révèlent le montant exact des salaires bruts des ambassadeurs marocains à l’étranger, des chiffres provenant du ministère des Affaires Etrangères. Tous touchent un même traitement de base d’un montant de 30 000 dirhams par mois auquel il faut ajouter 11 000 dirhams d’indemnité de fonction. Cela fait déjà 41 000 dirhams.
Des salaires qui varient entre le Japon et la France
C’est après que les choses se gâtent et que les salaires de nos ambassadeurs marocains varient et augmentent aussi considérablement. Certains vont être payés plus que d’autres, leur indemnité journalière de séjour et indemnité pour frais de représentation n'étant pas les mêmes pour les uns et les autres. Tout dépend du pays où ils exercent leur fonction. «Le décret de février 2009 a apporté des réajustements au tableau des rémunérations. Celles-ci sont calculées en fonction du lieu d’affectation, de l’éloignement et des conditions climatiques. Le coût de la vie dans le pays d’accueil est également pris en compte», explique le magazine.
Ainsi, l’ambassadeur du Maroc au Japon ne va pas gagner le même salaire que l’ambassadeur du Maroc au Mexique. Le premier touche une rémunération de 111.000 dirhams contre 69.300 pour celui basé à Mexico. D’ailleurs l’ambassadeur installé au pays du soleil levant fait partie des ambassadeurs les mieux payés. L’ambassadeur en Chine touche 70.400 dirhams, celui de France 98.600 dirhams, de Belgique 98.900 DH, celui des USA 107.100 DH, d’Algérie 80.700 DH, du Sénégal 74.400 DH, du Brésil 85.200 DH ou encore celui d’Egypte 77.600 DH. De quoi rendre fou de jalousie le Premier ministre Benkirane, qui lui ne gagne que 50.000 dirhams net par mois.
Si son Excellence veut bien passer à table ?
Mais ce n’est pas tout. En plus d’avoir un taux de change préférentiel du dirham en euro, dollar, yen ou livre sterling, une immunité fiscale, diplomatique et douanière, les ambassadeurs marocains ont également d’autres avantages : un logement de fonction meublé de manière confortable, le droit de vivre au cœur des capitales des pays où ils sont installés. L’Etat prend également en charge leurs factures d’électricité, d’eau, de téléphone. Et lorsque l’heure de dîner ou de déjeuner arrive, notre ambassadeur n’a plus qu’à mettre les pieds sous la table pour être servi comme un roi, car il a à son service un maître d’hôtel et un cuisinier pour lui cuisiner ses petits plats favoris, payés par l'Etat. Sans oublier l’indispensable chauffeur.
Puis, cerise sur le gâteau, ses frais de mission sont également pris en charge. Ils «vont de 100% de l’indemnité journalière de séjour lorsque le déplacement est effectué durant la journée et sont de 200% lorsque l’ambassadeur se retrouve dans l’obligation d’y passer la nuit», conclut le magazine.