Trois adolescents âgés de 15 à 16 ans et d’origine marocaine sont actuellement poursuivis pour homicide, brutalités et violences dans un lieu public, suite au décès d’un arbitre après un match de football à Amsterdam, aux Pays-Bas, rapporte le quotidien suisse Le Matin. Appartenant au club amstellodamois du SC Buitenboys B3, ils ont comparu aujourd'hui, jeudi 6 décembre, devant le juge qui a décidé d’ajourner l’audience.
Les faits se sont déroulés dimanche dernier, le 2 décembre, après un match opposant deux équipes de division amateur. L’un des arbitres de touche, Richard Nieuwenhuizen, 41 ans, a été agressé par des adolescents qui l’ont notamment frappé au visage alors qu’il était déjà au sol. Quelques heures après l'agression, l'homme a été «pris d'un malaise». Conduit d’urgence à l'hôpital, il est finalement décédé le lendemain.
Cette version des faits est celle du président de club BuitenBoys, Marcel Oost. Dans un essai de reconstruction des faits, il a déclaré : «après le coup de sifflet final, presque tous nos joueurs, ont remercié l’arbitre. Mais les trois joueurs marocains du club se sont attaqués au juge de ligne, le faisant tomber par terre et le frappant à coup de pied sur son cou et sa tête», a rapporté le journal De Telegraaf, repris par le site sportif Mountakhab.
Selon les déclarations de la porte-parole du parquet de Lelystad, Mme Haan, à l’AFP, «un acte d'accusation a été dressé contre eux et celui-ci sera affiné en fonction des résultats de l'enquête». Interpellés lundi à leurs domiciles respectifs à Amsterdam, les jeunes adolescents sont actuellement détenus dans un centre de détention pour jeunes. Les auditions des témoins n’ont pas encore débuté, mais selon les médias néerlandais, l'agression avait été prise en photo par la soeur du gardien de but de l'équipe de SC Buitenboys.
Virulentes réactions des internautes
Aux Pays bas, l’affaire a sucité l'effroi. Sur sa page Facebook, le quotidien néerlandais De Telegraaf qui a révélé l’origine marocaine des jeunes interpellés, a ouvert le débat et les réactions des internautes sont plutôt virulentes. Si pour certains d’entre eux seuls ces jeunes sont incriminables, si jamais leur culpabilité est prouvée, pour d’autres, leurs parents aussi «sont coupables» et «directement responsables parce ces gars sont mineurs». Ils jugent que les sanctions du gouvernement sont trop faibles.
D’autres vont plus loin. «Toute la communauté marocaine résidente dans notre pays est responsable. La raison en est que les parents marocains âgés usent beaucoup de violence dans l'éducation qu'ils donnent à leurs enfants», estime un internaute. Toutefois, certains tempèrent et estiment que ces jeunes doivent être très «embarrassés» en ce moment.
Selon Mme Haan, ces jeunes adolescents devront à nouveau comparaitre devant un juge s’ils restent détenus pendant 14 jours supplémentaires. Ce dernier décidera alors de les maintenir ou non en détention jusqu'à 90 jours de plus dans l'attente d'un éventuel procès.