Le Maroc est-il réellement un pays d’accueil pour les Subsahariens ? Les récentes accusations de «racisme» et de «mauvais traitements» des immigrés africains entaillent de plus en plus la belle image du Maroc sur le continent. A l’occasion de la tenue, du 4 au 8 décembre, à Dakar, de la sixième édition du sommet Africités, une instance qui réunit les villes et collectivités locales du continent, le ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser a défendu la politique migratoire du royaume.
Lors d’un point de presse, comme le rapporte une dépêche de l’AFP, le responsable gouvernemental a fait valoir que «le Maroc a toujours été une terre d'accueil pour nos frères africains, surtout ceux d'Afrique de l'Ouest. Il restera ce pays d'accueil, dans les limites de ses possibilités, et aux racines africaines. Ce n'est pas une question de couleur, mais de conviction». Pour le secrétaire général du Mouvement populaire, Rabat traite les migrants africains avec «le maximum d'humanisme. Il n'y a aucun racisme, aucun ostracisme».
«Le délit de faciès n’existe pas au Maroc»
Mohand Laenser a martelé que «le délit de faciès n'existe pas au Maroc. Les migrants subsahariens qui rentrent régulièrement au Maroc n'ont aucun problème. Ces dernières années, avec les guerres [en Afrique de l'Ouest, ndlr] et les difficultés économiques, il y a eu un afflux vers le Maroc». Le ministre a éludé la question des nombreux cas de sans-papiers, souvent contraints de rester cacher longtemps dans la forêt en face de Melilia à cause des difficultés auxquelles ils font face pour accéder à l’autre rive de la Méditerranée. Eluder aussi, les reconduites à la frontière algérienne, la nuit, sans vivre ni secours. La collaboration des forces de l’ordre marocaines à la politique frontalière européenne est très déterminante.
Le ministre de l’Intérieur a souligné que son pays subit une forte arrivée de migrants non seulement de l’Afrique mais également du «Pakistan, Bangladesh et d'autres étrangers parmi eux». Un phénomène qui «commence à avoir des problèmes liés à la criminalité» parce que «des réseaux mafieux exploitent cette situation» de détresse des clandestins africains et se livrent à «un trafic d'armes et de drogue».
Des accusations qui ne sont pas rappeler celles des partis de droite en Europe, à une exception près : le maghrébin a cédé la place au Subsaharien. Par ailleurs, hier à la Chambre des conseillers, l’absence du ministre des Affaires étrangères, Saâd Dine El Otmani, a contribué au report à une date ultérieure d’une question du groupe RNI sur «les arrivées massives» de Subsahariens au Maroc, de quoi remettre en question les propos de Laenser à Dakar.