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Grand Angle

Maroc: Débarquement «électrique» du Dg de l’ONE

Nommé par Dahir royal en qualité de Directeur général de l’Office national d’électricité (ONE), le 15 février 2006, Younes Maâmar a été débarqué, jeudi 13 novembre 2008, lors d’une rencontre informelle.
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Quelles sont les raisons qui ont conduit le pouvoir central à le «court-circuiter» ? Selon une source interne, elles sont nombreuses. «Tout d’abord, Younes Maâmar a été sanctionné pour sa gestion politique et financière de l’Office public. En effet, peu de temps après sa nomination, il s’est entouré de "pitbulls" et cela a créé une atmosphère ambiante délétère. Pis, il a multiplié les frasques et autres bras de fer avec l’ancien ministre de l’Energie, Mohamed Boutaleb et celle qui est en exercice, aujourd’hui, Amina Benkhadra», précise la source qui a préféré garder l’anonymat.

Il est vrai que lors de la législature du gouvernement dirigé par Driss Jettou (2002/2007), les sorties médiatiques de Maâmar étaient aussi nombreuses que dérangeantes pour le gouvernement. Au point où lors d’un conseil d’administration extraordinaire, Driss Jettou, 1ER ministre et Fattallah Oualalou, alors ministre des Finances, avaient adopté comme position commune de tenir tête au Dg de l’ONE (voire de calmer ses ardeurs) en ne donnant pas une suite favorable à ses requêtes. A savoir une rallonge financière. Une demande non justifiée, selon le duo Jettou / Oualalou.

La tension est ainsi montée de…plusieurs crans. Cependant, Maâmar ne lâche pas…prise. Il multiplie les actions de lobbying et les annonces électriques sur des titres de presse qui lui sont favorables sous la forme d’annonces d’opérations de délestage (ce qui a créé l’affolement au sein du monde de l’entreprise), de coupures de courant (interrogations et craintes chez la population),… Bref, l’environnement est sous tension.

Certaines personnes averties vont jusqu’à se demander si Younes Maâmar n’a pas "pété les plombs" ! Fidèle à sa stratégie, le natif de Meknès et ancien cadre à la Banque mondiale (il a assuré durant 6 ans la fonction d’Officier d’investissement au département du pétrole et du gaz pour la zone Afrique), maintient la pression.

Il a été recruté pour accompagner l’ONE dans la perspective de la libéralisation du marché de l’électricité avec comme projet ambitieux pour le Maroc, le passage de 400 à 600 MW de nouvelles installations de production par an. Le tout pour un investissement annuel de 1 milliards d’euros (comme si le royaume pouvait assumer cette charge financière), Maâmar a cru à son rêve, mais il a été rattrapé par d’autres réalités.

Aujourd’hui, l’opération délestage lui est destinée. Démis de ses fonctions, il a rendu le tablier. Et ce n’est peut-être pas tout a fait fini. Il se murmure avec insistance que l’ONE serait en cessation de paiement. Les caisses seraient…vides. «C’est ce qui pourrait avoir précipité son limogeage. On lui aurait demandé de se pencher sérieusement sur le recouvrement. Et une fois de plus, Maâmar n’en a fait qu’à sa tête», poursuit notre source.

D’après des sources concordantes, la situation financière de l’ONE serait alarmante. Au point où le virement des salaires de l’ensemble des collaborateurs pour le mois courant, est (plus que) sous tension.

Pour succéder à Younes Maâmar, le nom de l’actuel Dg de l’Office national de l’eau potable (ONEP), Ali Fassi-Fihri (ex n°2 de l’ONE sous l’ère Driss Benhima), est le plus souvent cité.

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