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Grand Angle

Espagne : Aznar se fait le porte-parole des préoccupations de la dernière commande des FAR

A chaque annonce d’une nouvelle commande des Forces armées royales (FAR), c’est le branle-bas de combat en Espagne. Cette agitation est une constante de la politique espagnole. La sortie, de ce vendredi, de José Maria Aznar n'en est qu'un symptôme de plus.

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José Maria Aznar, ancien chef du gouvernement espagnol. / DR
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José Maria Aznar refait surface pour parler du Maroc. L’ancien chef du gouvernement semble préoccupé par la dernière commande des Forces armées royales (FAR) des Etats-Unis portant sur des systèmes de lanceurs-missiles à haute mobilité (HIMARS) et d'équipements connexe dont le coût est estimé à 524,2 millions de dollars, rapportent des médias ibériques.

«Depuis que nous avons désordonné notre maison, vous avez moins d'influence auprès des Etats-Unis et quiconque a des doutes devrait lire les informations dans la presse d’aujourd’hui concernant les accords militaires conclus entre le Maroc et les Etats-Unis. L’Espagne a moins d'influence dans l'Union européenne et moins d'influence en Amérique latine», a-t-il déploré.

Les préoccupations exprimées par José Maria Aznar apportent de l’eau aux moulins de certains médias, notamment de droite, qui s’alarment des conséquences de la dernière commande des FAR sur l’Espagne. Le quotidien El Mundo a écrit que «les Etats-Unis dotent le Maroc de missiles plus puissants que l'Ukraine». «La vente au royaume alaouite de 18 lanceurs HIMARS et de 112 missiles sol-sol modifie l'équilibre militaire avec l'Espagne», a-t-il ajouté. Pour sa part El Espanol, également de droite, a estimé que grâce à ces nouvelles armes, «le Maroc pourrait attaquer Séville ou Grenade depuis Tanger».

Une constante de la politique en Espagne

El Confidencial a souligné que «le Maroc achète l'artillerie dont l'Espagne a besoin». «La vente des lanceurs de missiles Himars au royaume alaouite représente un changement important dans l'équilibre des forces et la puissance de la technologie militaire entre les mains du pays voisin», note le journal, en expliquant qu’avec cette commande, «l’écart se réduit» entre Rabat et Madrid.

Plus réservé que les autres médias, El Debate a inscrit la conclusion dudit contrat dans le cadre de «l'alliance renouvelée avec les Etats-Unis et l'accord de normalisation des relations avec Israël qui ont donné au Maroc l'impulsion nécessaire pour accéder à deux grands pays, producteurs d'armes, et qui contribuent au réarmement du pays d'Afrique du Nord».

Les préoccupations manifestées par José Maria Aznar ne traduisent pas une opinion personnelle de l’ancien chef du gouvernement. Il y a quelques semaines, de hauts militaires en Espagne ont reproché au chef des armées des Etats-Unis, Mark Milley d’avoir ignoré de rencontrer son homologue espagnol, l’amiral Esteban López Calderón, et la ministre de la Défense, Margarita Robles, lors de sa visite à la base de Rota (province de Cadix), où sont installées des troupes américaines. Ils ont regretté qu’au Maroc, le responsable américain a eu, le 5 mars à Rabat, des entretiens avec le ministre délégué chargé de l’Administration de la défense nationale, Abdellatif Loudiyi et l’inspecteur général des Forces armées royales (FAR) et commandant la Zone Sud, le général Belkhir El Farouk.

Pour rappel, le général Franco avait demandé, dans une lettre adressée en février 1967,  au président des Etats-Unis, Lyndon Johnson, de cesser de vendre des armes au royaume ou d’apporter une assistance militaire aux FAR. Pedro Sanchez formulera-t-il la même demande lors de sa rencontre, prévue le 12 mai à la Maison blanche, avec Joe Biden ?

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