«La mémoire au service des droits de l’Homme». C’est le thème qui a été retenu par les initiateurs de la Caravane des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais, actuellement en tournée au Maroc. Il s’agit d’une troupe d’anciens mineurs, artistes, chercheurs, étudiants ou encore experts dans le domaine du développement. Ensemble, ils sillonneront cinq villes du sud marocain à savoir Agadir, Guelmim, Ouarzazate, Tiznit et Taroudant. Le but étant «de valoriser et de réhabiliter la mémoire et l’histoire des mineurs marocains installés dans la Pas-de-Calais en France et rappeler leurs droits», explique un communiqué des organisateurs.
Après une semaine passée à Ouarzazate, la caravane a atterri hier, lundi 12 novembre à Tiznit. Demain, mercredi, devrait avoir lieu un séminaire sur le thème «Mémoire au service du développement». Il sera animé, à partir de 14h30 (heure locale), par Elkbir Atouf, docteur-chercheur en histoire sociale contemporaine.
Au programme, figurent également des projections de films, pièces de théâtre, tables rondes et café-mémoires pour «raconter l’histoire et le vécu de ces milliers d’immigrés arrivés en France par vagues successives durant les années 1960». Des rencontres avec les miniers marocains, aujourd’hui installés au Maroc, sont aussi prévues. L’événement sera clôturé samedi 8 décembre avec la diffusion, à Agadir, de la pièce théâtrale «Mémoire d’un mineur marocain dans les houillères du Nord-Pas-de-Calais» de Josette Breton, et dont le principal personnage est interprété par le conteur et acteur Hamid Oukattou.
«Ne pas oublier»
«Il est temps qu’il y ait ici au Maroc une place, un espace, pour cette mémoire de l’émigration et qu’à partir de là se crée une véritable dynamique entre nos régions du Souss Massa-Draa et du Nord-Pas-de-Calais avec de vraies perspectives d’avenir, des liens solides entre les populations, des échanges continus et réciproques de savoirs et de savoir-faire», explique insiste Abdallah Samate, président de l’Association des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais (AMMN), à l’origine de cette initiative, cité par le quotidien le Soir Echos.
Et de poursuivre : «Il fallait rendre hommage aux mineurs, à leur sacrifice. Partis jeunes, déracinés, ils ont donné leurs forces à la France participant ainsi à son développement économique et à son enrichissement, tout en aidant leur pays d’origine». «Il fallait parler de ces gens-là… ne pas oublier», insiste-t-il. A noter que la caravane est organisée en partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme, le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger et le ministère chargé de la Communauté marocaine à l’étranger.