Chaque jour dans le monde, 3.400 enfants âgés de moins de cinq ans meurent d’une pneumonie, soit 1,4 millions chaque année. Cette pathologie est identifiée comme étant la principale cause de décès infantile sur l’ensemble de la planète. Ces statistiques ont alerté l’Organisation mondiale de la santé [OMS] qui a décrété, chaque 12 novembre, la journée mondiale de lutte contre la pneumonie.
Chose curieuse, la pneumonie est souvent causée par d’autres maladies telles que la rougeole ou la coqueluche qui ont pourtant chacune des vaccins efficaces, rapporte Maxisciences. Mais les statistiques prouvent que 15% des enfants dans le monde n'ont pas bénéficié de ces vaccins, et plus de deux tiers des enfants atteints dans les pays en développement ne reçoivent pas de traitement aux antibiotiques contre la pneumonie. D’après le responsable du secteur santé à l’Unicef, Mickey Chopra, «les gouvernements doivent prendre au sérieux la menace de la pneumonie et fournir les vaccins adéquats et les services de soins aux plus pauvres».
Plus de 300 enfants meurent chaque mois au Maroc
L’état de la situation au Maroc est tout aussi alarmant qu’au niveau mondial. Près de 4 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année des suites d’une pneumonie, selon les chiffres de l’OMS. Ce qui représente plus de 300 décès infantiles chaque mois dans le pays des suites de cette pathologie. Confirmant ces données l’an dernier au journal Libération, le professeur Najib Jilali, responsable du service Pédiatrie au CHU de Casablanca, estimait que la réalité pourrait être encore plus grave. Cependant, le royaume chérifien n’a pas encore sorti ses propres chiffres officiels concernant la pneumonie. Le vaccin préventif mis en place par l’OMS en octobre 2010 est disponible dans les hôpitaux marocains, seulement son utilisation est ferinée par le trop grand nombre de précautions qu’elle requiert.
«L’antipneumococique 13-Valents [vaccin contre la pneumonie, ndlr] répond aux critères des autorités de santé et est gratuitement mis à disposition des enfants dans tous les dispensaires de santé. Toutefois, le vaccin se fait selon le profil du patient. Chacun a droit à un traitement différent, car la maladie engendre des conséquences variant d’une personne à une autre», explique au quotidien Le Soir le professeur Mohamed Tawfik El Fassi Fihri, chef de service du service pneumologie de l’hôpital Ibn Sina à Rabat. Mais le travail un peu plus acharné du corps médical n'est-ce pas le mal nécessaire pour voir le nombre de décès infantiles chuter?
De plus, l’absence d’association de lutte contre la pneumonie est un autre frein pour la prise en charge de la maladie dans le pays. Ce qui fait qu’au jour d’aujourd’hui, la pathologie est peu connue, sinon méconnue surtout des plus démunis.