Lorsque La Vie Eco a annoncé, en juin, une augmentation de 52% des importations de véhicules neufs pendant les 4 premiers mois de l’année (de janvier à avril), l’année semblait devoir exploser les records, mais, depuis, la progression établie à 35,6% selon a repris un cours plus normal. Il n’y aura peut être pas de ruée vers l’or en dépit de la suppression totale, cette année, depuis le 1er mars, des droits de douanes sur l’importation au Maroc de véhicules neufs en provenance de l’Union européenne, dans le cadre d’un accord de libre échange.
Si l’on en croit les derniers chiffres de l’administration des douanes et impôts directs, fin août, 62 039 véhicules neufs avaient été importés au Maroc, contre 45 747 véhicules, sur la même période, l’an dernier, selon La Vie Eco. La croissance de 35,6%, à quatre mois de la fin de l’année, des importations n’est supérieure que de 3,7 points à la croissance enregistrée sur l’ensemble de l’année passée.
Impact positif ou négatif ?
Dans la mesure donc, où, l’an dernier déjà, la croissance des importations de véhicules neufs était très élevée, il est difficile de déterminer quelle partie des importations supplémentaire, depuis le 1er mars 2012, est plus imputable à la fin des droits de douanes qu’à la circulaire interdisant l’importation de véhicules d’occasion de plus de 5 ans d’âges. Elle avait provoqué, en 2011, le remplacement de véhicules d’occasion par des véhicules neufs.
Si la fin des barrières tarifaires est une bonne nouvelle pour le consommateur marocain qui peut désormais acheter une voiture neuve bien moins chère que par le passé, elle ne l’est pas nécessairement pour le royaume. Le solde du commerce extérieur marocain est déjà fortement déficitaire ; l’augmentation des importations ne peut qu’aggraver cette situation. Selon l’Office des changes marocain, le taux global de couverture des importations par les exportations n’est que de 48,3%, de janvier et septembre, cette année. Du moins ne s’est-il pas aggravé par rapport à la même période l’an dernier.
3,23 millions de dirhams de recettes douanières
En plus d’approfondir la dépendance du Maroc aux produits de l’Union européenne, la suppression des droits de douanes entraîne a priori une réduction des recettes de l’Etat. Toutefois, souligne le rapport 2012 des Douanes marocaines, «les recettes douanières ont atteint un nouveau sommet en 2011», en dépit du démantèlement tarifaire engagé depuis plusieurs années. «Le montant des recettes douanières a atteint en 2011 78,7 milliards de dirhams. En hausse de près de 7% par rapport à 2010», souligne le rapport.
Avec une TVA à 20%, le Maroc compense les droits de douanes, par l’augmentation des revenus issus de la TVA appliqué aux importations croissantes. Ainsi, l’an dernier, associés à l’augmentation des dédouanements de véhicules neufs de 31,9%, les recettes issues des droits de douanes et taxes ont augmenté de 22,5% pour s’établir à 3,26 millions de dirhams.
Il faudra attendre l’an prochain pour mesurer l’impact de la suppression des droits de douanes pour les véhicules neufs sur les recettes douanières. Toutefois, la somme engrangée l’an dernier grâce aux importations de voitures neuves était plus que marginale mise en rapport avec le total des recettes douanières. Positif ou négatif l’impact reste limité.