Le 6 novembre 1975, ils étaient près de 350 000 Marocains, hommes et femmes, toutes couches sociales et classes politiques confondues, mobilisés sous l’initiative de feu Hassan II, pour reconquérir le Sahara alors occupé par l’Espagne : la Marche Verte. Quelques participants à cet évènement historique en gardent encore un souvenir si fort. «C’est le plus beau voyage de ma vie», s’émerveille Kamal Chaouki, président de l’Amical des volontaires de la marche interrogé par Le Soir. Il était âgé de 23 ans au moment des faits. Un «voyage» qu’Omar Fariat, également participant, a raconté avec beaucoup d’émotion à Yabiladi l’année dernière.
«Pour moi, [la marche verte] représente l’un des plus grands évènements de l’histoire du Maroc, une étape importante de sa lutte pour parachever son intégrité territoriale et son unité nationale, mais aussi pour donner l’exemple que la volonté populaire, conjuguée à la politique visionnaire de feu Sa majesté Hassan II constituaient le meilleur moyen pour récupérer nos provinces du sud, sans affrontement ni conflit», confie l’ancien premier ministre, président fondateur du rassemblement national des indépendants [RNI], Ahmed Osman, dans une interview accordée au journal Le Soir. Il avait été désigné par Hassan II pour être à la tête de la marche.
«Le problème du Sahara est réglé depuis 1975»
Commémorée chaque année depuis 37 ans aujourd’hui, la Marche Verte est toujours l’occasion pour le peuple marocain de se souvenir de ces moments historiques. Mais aussi pour certains de revendiquer la marocanité du Sahara. C’est le cas des Marocains résidant en Belgique qui, dimanche dernier, ont manifesté devant l’Ambassade du Maroc à Bruxelles.
Cependant, des manifestations de ce genre semblent être inutiles du point de vue des participants à la marche historique de 1975. «Les portes du Sahara nous sont juridiquement ouvertes, tout le monde a reconnu que le Sahara nous appartient depuis la nuit des temps. Il ne nous reste donc qu’à occuper notre territoire», affirme Kamal Chaouki.
D’après Ahmed Osman, il n’est même plus question d’en parler. «Pour moi, il n’y a plus de problèmes du Sahara ! Il a été réglé le 14 novembre 1975, par la signature solennelle de l’accord de Madrid», soutient-il, rappelant à l’occasion que «cet accord s’inscrit dans le cadre de la charte de l’ONU qui, dans le cas des contentieux relevant de la décolonisation, encourage des négociations directes. C’est ce que nous avons respecté et réalisé». M Osman se dit aujourd’hui «surpris, ahuri même», de voir la tournure que cette affaire a prise avec notamment, la mission confiée l’émissaire de l’ONU, Christopher Ross.
D’après ce proche de feu Hassan II, c’est une «erreur» de parler du Sahara «comme s’il constituait un cas d’exception, […] en lui conférant une spécificité», alors qu’il «fait partie intégrante du Royaume depuis 1975».