Le mot «fanatisme» correspond à l’idée que 57% des Français se font de l’islam, selon le dernier sondage Ifop pour le Figaro, publié le 25 octobre. Déjà, un autre sondage Ifop, publié, lui, le 14 octobre, révélait que pour 71% des Français jugent que la menace terroriste est aujourd’hui élevée dans le pays. Les enquêteurs n’ont précisé dans aucune de leur question qu’il s’agissait de terrorisme islamiste tellement la chose est évidente : la totalité des exemples pris pour définir cette menace y est liée. Dans son rapport «TE-Sat 2012 : terrorisme dans l’Union européenne, situation et tendance», Europol, organisation européenne de lutte contre le terrorisme, montre pourtant, qu’aujourd’hui encore, la première menace terroriste, en Europe comme en France, relève des différents mouvements séparatistes.
4 attentats en 3 ans
Si le rapport lui-même commence et évoque longuement l’augmentation de la menace terrorisme jihadiste, dans les faits, cette mouvance n’est à l’origine d’aucun attentat en 2011, dans toute l’Union européenne, de 3 en 2010 et d’un seul en 2009, selon Europol. A chaque fois, la France n’est pas le pays touché, or ces chiffres ne recensent pas seulement les attentats qui ont réussi mais également ceux qui ont manqué leur but et ce qui ont été directement empêchés par les services de sécurité.
Au contraire, les mouvements séparatistes nationaux ont été à l’origine de 237 attentats en 2009, 160 en 2010 et 110 en 2011. La France est, chaque année, avec l’Espagne le pays le plus touché par ce type de violence. «Entre 2009 et 2011, il y a eu une réduction constante du nombre d’attaques et d’arrestations», souligne le rapport Europol 2012. Derrière viennent les attentats perpétrés par les extrémistes de gauche 40 en 2009, 45 en 2010 et 37 en 2011. Comme pour les séparatistes, les militants violents d’extrême gauche sont très localisés. Ils agissent fortement mais uniquement en Grèce.
Attentats «religiously inspired»
En terme d’arrestations, même si les attentats «religiously inspired», selon la formule adoptée par Europol, cette année, se place aisément bon dernier en nombre d’attentats terroristes, les services de police sont particulièrement sur leur garde vis-à-vis des terroristes jihadistes, dans toute l’Europe. Ils ont été 122 à être arrêtés en 2011, 179 en 2010, 110 en 2009, loin derrière, toutefois, les terroristes indépendantistes.
Il est possible de suspecter un léger excès de zèle de la part de la police, en France, vis-à-vis des présumés jihadistes car ils sont les terroristes interpelés les moins nombreux à aller jusqu’au procès. En 2011 et 2010, en France, seules 7% des personnes poursuivies pour terrorisme jihadiste (16% en 2009), ont effectivement été en procès, contre 19% des personnes arrêtées pour terrorisme séparatiste. Au final, en Europe, le terrorisme jihadiste, coupable de fort peu d’attentats, se place, toutefois, en nombre de condamnations, second après le terrorisme séparatiste.