En Belgique, plusieurs adjoints aux maires, dits échevins, en poste actuellement, sont d’origine marocaine. Mais jusqu’ici, aucun d’entre eux n’avait occupé la fonction de bourgmestre. Aujourd’hui, les choses semblent prendre une autre tournure. Nadia Sminate, membre du parti de l’Alliance Néo-Flamande (N-VA), d’origine marocaine, prendra dans trois ans les commandes de Londerzeel, une commune de près de 18 000 habitants, située à une quinzaine de kilomètres au nord de Bruxelles, rapporte l’AFP.
«L’immigration peut aussi être une richesse»
«Les nationalistes flamands claironnent dans toutes les langues que les frontières de la Belgique sont trop poreuses, qu’il faut les rendre plus hermétiques. Mais la N-VA vient d’illustrer à sa manière que l’immigration peut aussi être une richesse. Elle va en effet livrer à la Flandre - et même à la Belgique, mais on peut imaginer que cela la laisse de marbre - son premier bourgmestre d’origine marocaine», écrit le quotidien francophone La Libre Belgique.
Le 14 octobre dernier, lors des élections communales et provinciales belges, Nadia Sminate, 30 ans, a en effet raflé plus de 21% des suffrages à Londerzeel. Lundi, les représentants locaux de son parti la N-VA ont conclu un accord de coalition pour les six prochaines années, avec les écologistes du parti Groen, les socialistes ainsi qu’avec les représentants du parti démocrate-chrétien et flamand CD&V du bourgmestre sortant Jozef De Borger, a annoncé la N-VA dans un communiqué.
Une «fierté» pour la N-VA
Selon les termes de cet accord, Jozef De Borger continuera à occuper le bureau de bourgmestre pendant les trois prochaines années. Il devra par la suite céder son poste à Nadia Sminate pour les trois années suivantes, précise le parti indépendantiste flamand. Pour son président, il s’agit là d’une grande fierté.
Bart De Wever, s'est, en effet, dit «fier que (son) parti soit le premier à livrer un bourgmestre qui soit d'origine marocaine tout en se sentant parfaitement flamande», a fait savoir l’AFP. Cette fierté, Nadia Sminate la partage également. Né à Malines, de père marocain et de mère belge, cette jeune politicienne, diplômée en philologie romane de l'université flamande de Bruxelles VUB, «siège depuis 2010 comme députée fédérale au Parlement belge». Aujourd’hui, la jeune femme est contente de pouvoir inscrire son nom dans l’histoire de la N-VA.
A l'issue du scrutin de 14 octobre dernier, 130 élus d’origine marocaine avaient, pour rappel, été désignés pour siéger sur les bancs des différents conseils communaux de Belgique.