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Grand Angle

France : L'œuvre d'un Marocain retirée d'une exposition car jugée blasphématoire

Mardi soir, à Toulouse, des tensions ont éclaté sur le Pont-Neuf suite à la projection sur le sol d’une œuvre appartenant à un artiste marocain contenant des versets coraniques. Jugée blasphématoire, l’œuvre a été finalement retirée sous la pression de certains musulmans.

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Un aperçu de Technologia, de Mounir Fatmi
Temps de lecture: 3'

En France, une œuvre réalisée par un artiste marocain est actuellement au centre d’une polémique. Il s’agit de «Technologia», une vidéo-projection en noir et blanc, qui «fait le lien entre la calligraphie arabe ancienne en forme circulaire et les rotoreliefs de Marcel Duchamp qui étaient parmi les premières manifestations de l’art optique produites dans le contexte de la société moderne industrialisée». C’est ainsi que son auteur Mounir Fatmi, plasticien et vidéaste marocain, qui vit à cheval entre Paris, Lille et Tanger, la définit.

La vidéo, qui montre des cercles contenant des versets calligraphiés du Coran et des hadiths du prophète Mohamed, était programmée dans le cadre du festival de création contemporaine «Le Printemps de Septembre», qui se tient actuellement à Toulouse, dans le sud-ouest de la France, avant qu’elle ne soit retirée pour blasphème. Mardi soir, l’installation qui ne devait être exposée que pendant les weekends, a été, en effet, mise en marche par erreur. Et vu que le dispositif de médiation n’était pas en place, les visiteurs du festival ont dû marcher sur l’œuvre projetée sur le sol.

Une femme giflée

La scène, qui n’était pourtant pas préméditée, a provoqué la colère de certains musulmans. 60 à 80 personnes, selon la police, se sont alors rassemblées sur le Pont Neuf pour protester et empêcher les visiteurs de marcher sur les projections de lumière, rapporte l’AFP. Une femme a même été giflée pour avoir marché sur des versets coraniques. «Elle a mangé une claque pour avoir refusé de passer à côté», a commenté un témoin de la scène.

«On met le Coran par terre, c'est vraiment pas faisable», a estimé, de son côté, Charaza Boumzaa, une jeune de 23 ans, interrogée par l’AFP. «Les gens marchaient dessus, crachaient dessus. On leur expliquait gentiment, on leur disait que c'est notre religion, ils nous répondaient : on s'en fout», a-t-elle ajouté. Pour prévenir contre d’éventuels débordements, des hommes de la Compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI) ont été déployés sur place. La foule a été finalement dispersée après l’arrivée d’un imam qui a appelé les manifestants au calme. L’œuvre, elle, a été retirée de la programmation du festival.

La décision a été prise mercredi matin, après une réunion entre des principales associations musulmanes de la ville, la mairie, et Mounir Fatmi. «La rencontre avec les associations présentes s’est déroulée dans un esprit d’apaisement. Les représentants d’associations ont transmis, au nom de leur communauté, leurs excuses à l’adresse de la jeune fille», a fait savoir la mairie de Toulouse.

 «Une polémique totalement inutile»

La direction du Printemps de septembre, consternée, a pour sa part expliqué que «Mounir Fatmi ne voulait pas que son nom soit associé à une polémique totalement inutile». «Nous nous sommes résolus à valider cette suspension mais c'est dommage et consternant», regrette Régis Durand, directeur du festival, cité par le Nouvel Observateur.

«L'œuvre s'est mise à tourner sans l'encadrement des médiateurs qui étaient normalement présents pour l'expliquer et préciser qu'il ne fallait pas marcher sur les images projetées mais au contraire les contourner. Voici la source de l'incident, provoqué par un groupe de jeunes manifestants qui se sont rassemblés pour contester le fait qu'on puisse marcher sur les paroles du prophète. Mais cette œuvre n'a rien de profanatoire ou de provocateur et ne se situe pas dans le registre des caricatures ni de films offensants», a-t-il estimé, ajoutant que cette video-projection est en réalité « un hommage à la beauté de la tradition calligraphique de l'islam».

Un «hommage à mon héritage»

Le principal intéressé lui est dans l’incompréhension totale. «Jamais je n’aurais pensé que cela puisse se produire. Cette installation, hommage à mon héritage arabo-musulman, qui est achetée et présentée par le musée d’art contemporain de Doha au Qatar, n’avait jamais posé de problèmes jusqu’ici», a indiqué Mounir Fatmi à l’AFP. Selon lui, lorsque cette œuvre avait été présentée pour la première fois au Qatar «à quelques kilomètres de l'Arabie saoudite, ça n'avait pas choqué, que ça choque à Toulouse (…) je ne comprends vraiment pas». 

les ignorants nuisent a l'islam
Auteur : Btof
Date : le 06 octobre 2012 à 14h15
l4islam et le prophète n'aiment pas lis ignorants. Quand je lis et entends toutes ces choses, j'ai la confirmation que les ignorants qui se réclament de l'Islam sont les seule a nuire a la religion et aux musulmans.
@sanzo 74
Auteur : charmeur de serpent
Date : le 05 octobre 2012 à 12h06
Quand on est Musulman, on est censé remercier Dieu ( Allah ) et pas le ciel. Et pour ceux qui ne se sentent pas bien dans leurs peaux en étant Musulman, personne ne les oblige à l'être.
parle pour toi
Auteur : sanzo74
Date : le 05 octobre 2012 à 09h57
Al hamdoullah je remercie le ciel jour et nuit d'être musulman et surtout de nos jours où les valeurs disparaissent de plus en plus. Je ne me sens en rien responsable de l'agissement de quelques clowns qui veulent s'ériger en gardien.
Musulmans
Auteur : ElChamali
Date : le 04 octobre 2012 à 18h45
Quelle honte d.etre musulman de nos jours
fretrait d'une oeuvre marocaine
Auteur : patchlib
Date : le 04 octobre 2012 à 18h41
c'est lamentable de voir comment des pauvres gens sans grande culture peuvent imposer leurs vues à d'autres plus cultivés et cela dans des pays que l'on prétendait civilisés et évolués. Triste monde, tristes gens qui ne comprennent pas que la foi est du domaine du privé et du personnel et ne doit pas s'imposer au publice.
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