Mardi 2 octobre, l’Organisation internationale des Migrations [OIM] a lancé un appel de 620 000 euros, pour faciliter le retour, dans leurs pays d’origine, de près de 1 000 migrants subsahariens clandestinement établis au Maroc, rapporte AFP.
Selon l’OIM, il s’agit d’un «programme de retour volontaire» pour aider ces migrants. «Les autorités marocaines sont activement engagées dans la recherche de migrants en situation irrégulière, ce qui rend la situation particulièrement difficile pour eux. Il a été conseillé à nombre d'entre eux de se rendre au bureau de l'OIM pour profiter du programme de rapatriement», a déclaré le porte-parole de l'Organisation, Chris Lom.
Dans le cadre de cette opération, «le gouvernement marocain couvrira les billets d’avion», fait savoir M. Lom. Une fois dans leurs pays, les migrants volontaires bénéficieront d’une assistance leur permettant de financer un projet d’entreprise ou une formation professionnelle et fournie par l’OIM.
Certains veulent bien rentrer
Au fil des ans, le nombre de migrants clandestins établis au Maroc va croissant et est estimé aujourd’hui à plus de 10 000. Rêvant de rejoindre l’eldorado européen à tout prix, ils se heurtent à la réalité. Alors, ils se cachent souvent dans les forêts ou les montagnes marocaines, n’ayant ni les moyens financiers pour reprendre la route [le voyage pouvant durer des mois], ni le courage de retourner au pays bredouille ou espérant contre toute espérance avoir un jour la chance de rejoindre au moins l’Espagne voisine. Mais, «parmi les migrants figurent des mineurs non accompagnés, des femmes enceintes, des femmes avec enfants, et d'autres souffrant de maladies chroniques qui veulent à tout prix rentrer chez eux», explique Anke Strauss, Chef de la mission d’OIM au Maroc.
Au niveau de la frontière entre le Maroc et Melilia, la police espagnole recueille souvent ces clandestins vulnérables pour les admettre dans le CETI de la ville autonome. Mais les hommes sont renvoyés à la police qui feraient preuve de maltraitance à leur endroit, selon les forces de sécurité ibériques.
Ce geste de l’OIM en partenariat avec le gouvernement chérifien permettra à un grand nombre de subsahariens, déçus par un rêve européen, de retourner dans leurs terres d’origines et de retrouver un tant soit peu leur dignité.