L’année scolaire n’a commencé que depuis deux semaines et les parents d’élèves scolarisant leurs enfants dans un établissement de l'enseignement français ont de quoi s’arracher les cheveux à la vue des frais de scolarité qu’ils vont devoir payer pour cette année, des frais qui ont hélas encore augmenté.
+ 6000 dirhams à payer cette année !
Malika Barki n’en croit toujours pas ses yeux. Franco-marocaine et vivant au Maroc depuis 2005, c’est une parent d’élève engagée scolarisant ses deux enfants à la mission française à Casablanca. «Pour cette année scolaire, je vais devoir payer 21 150 dirhams pour mon enfant scolarisé à l’école primaire de Gauthier et 28 620 dirhams pour celui qui est au Lycée Lyautey. Ca fait mal !», lâche Malika Barki. Au total, Malika devra débourser près de 50 000 dirhams. Une somme qu’elle paiera par virement bancaire mensuel, soit près de 5000 dirhams par mois. Lors de la rentrée scolaire dernière, elle avait payé 18 000 pour son fils à Gauthier et 25 740 dirhams pour celui de Lyautey. «A quoi il faut rajouter les fournitures scolaires, les livres, les voyages scolaires qui ne sont pas compris dans ces frais. Comme l’a dit une fois le président d’une association de parent d’élève, il n’y a pas mieux comme préservatif. Quand on voit le montant des frais à payer aujourd’hui dans la mission française, on réfléchit à deux fois avant de faire des enfants», ajoute-t-elle en riant. Mais la pilule a bien du mal à passer.
Malgré les 6000 dirhams qui se sont rajoutés sur sa facture de scolarité, Malika Barki n’a que deux enfants scolarisés à la mission française. Pour d’autres parents ayant 4 voire 5 enfants scolarisés à la mission, c’est beaucoup plus difficile. «Ici aussi au Maroc, on est touché par la crise ! Je connais même des parents qui sont obligés de prendre des crédits à la consommation pour payer la scolarité de leurs enfants. Et je ne vous pas parle de l’octroi des bourses. Vu que la demande de scolarisation augmente, les critères d’attribution sont de plus en plus compliqués. Il faut vraiment être au chômage pour y avoir le droit et encore ! Au final, c’est la classe moyenne qui subit de plein fouet ce système.», déplore-t-elle. Elle insiste également sur le fait que certains parents, notamment MRE, n’ont pas d’autres choix que de scolariser leurs enfants dans la mission française. «Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse ? On n’est pas arabophones, nos enfants ne sont pas arabophones. La pédagogie menée dans les établissements marocains n’est pas la même que celle de la mission. On est pris en otage !» regrette-t-elle.
La mobilisation des parents se poursuit
La seule solution qui reste aux parents d’élèves pour faire entendre leur voix est de continuer à se mobiliser et manifester leur mécontentement auprès de l’état français. En tout cas, Malika Barki n’est pas prête à baisser les bras et à voir sa facture augmenter chaque année. Des rencontres sont prévues les mercredi 3 et 11 octobre prochain entre associations de parents d’élèves et Hélène Conway, la ministre française déléguée des Affaires étrangères chargées des Français à l’étranger pour discuter notamment de l’augmentation des frais de scolarité à la mission française, rapporte le quotidien Au Fait.
Cependant, certaines associations de parents d’élèves ont déjà pris les devants. Elles ont déposé un recours auprès du tribunal administratif de Paris pour savoir si ces augmentations des frais de scolarité sont vraiment légales.