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Grand Angle

L’ONU condamne l’interdiction des minarets

Alors qu’une grosse polémique avait entouré le référendum suisse du 29 novembre dernier interdisant la construction de minarets en terre helvète, les Nations unies viennent d’adopter une résolution condamnant de telles mesures.

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La résolution amenée par le Pakistan, a fait l’objet d’un vote serré, comme l’attestent les résultats : 20 voix pour, 17 contre, et 8 abstentions. Selon les observateurs, le vote s’est résumé à une opposition entre d’une part les pays de l’Union européenne, les Etats-Unis, et les pays d’Amérique du Sud (qui ont voté contre), et d’autre part, les pays d'Afrique et les Non-alignés, solidaires des pays islamiques.

A noter que la Suisse qui assistait aux débats en qualité d’observateur, n’a pas voté. Si la confédération helvète n’a pas clairement été citée dans le texte de la résolution, c’est bien elle qui a fait l’objet de la vive condamnation du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU ce jeudi. Le vote suisse de novembre dernier a été clairement perçu comme «une mesure discriminatoire, et une manifestation islamophobe» par les pays qui ont voté pour la résolution.

Le paragraphe 8 du texte, condamne sur 7 lignes, la mesure du gouvernement suisse, soulignant que «de telles mesures discriminatoires pourraient alimenter la discrimination, l'extrémisme et les fausses perceptions conduisant à la polarisation et à la fragmentation avec des conséquences dangereuses et imprévisibles».

La déclaration sanctionne «fermement l'interdiction de la construction de minarets et de mosquées et d'autres mesures discriminatoires récentes, qui sont des manifestations d'islamophobie en claire contradiction avec les obligations internationales dans le domaine des droits de l'homme concernant la liberté de religion, de croyance, de conscience et d'expression».

Du côté de ses adversaires, la France au nom des pays de l'UE a exprimé son opposition et expliqué que le concept de diffamation des religions n'est pas pertinent. «Les droits de l'homme protègent les individus, pas des systèmes de croyance», a souligné l'ambassadeur Jean-Baptiste Mattei.

Le dossier sensible des minarets n’a semble-t-il pas fini de faire parler de lui. Comme qui dirait, la pilule anti-minarets a décidément bien du mal à passer.

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