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Grand Angle

Arab Barometer : Le nombre de Marocains pensant à émigrer en baisse entre 2021 et 2022

Alors que 34% des Marocains pensent à émigrer, le Maroc reste le seul pays où plus de la moitié (53%) d'entre-eux déclarent ne pas voir d'inconvénient à émigrer sans les papiers, selon un nouveau sondage du Baromètre arabe.

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Photo d'illustration. / DR
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Le désir d'émigrer reste élevé dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA), selon un nouveau sondage réalisé par le Baromètre arabe. Publié récemment par ce réseau de recherche indépendant et non partisan qui mène des sondages d'opinion dans la région depuis 2006, le sondage révèle que 34% des Marocains pensent à émigrer.

Ce taux reste plus élevé en Jordanie (48%), au Soudan (46%) et en Tunisie (45%), poursuit la même source, qui note qu'il n'y a que deux pays où moins d'un cinquième de la population souhaite émigrer, à savoir la Mauritanie (18%) et l'Egypte (13%). Généralement, le nombre de ceux qui pensent à émigrer est en baisse au Maroc de 10 points de pourcentage entre 2021-2022 et 2018-2019, souligne-t-on.

Par catégories de personnes désireuses d'émigrer, l'enquête révèle clairement que les jeunes de la région sont plus intéressés à émigrer que les personnes âgées. Au Maroc, l’écart atteint 19% entre ceux âgés de 18 à 29 ans (47% désirant émigrer) et ceux âgés de plus de 30 ans (28%).

Plus de deux tiers des Marocains évoquent des raisons économiques

Le sondage s’intéresse aussi aux liens entre le niveau d'éducation et d'émigration. Ainsi, 40% des Marocains qui pensent à émigrer ont une formation universitaire ou un diplôme d'enseignement, contre 32% n’ayant pas fait d’études supérieures. «Ceux qui ont une formation universitaire ou un diplôme d'enseignement supérieur sont beaucoup plus susceptibles d'envisager d'émigrer que ceux qui ont un faible niveau d'éducation», fait savoir la même source, pour qui ce pourcentage pointe le problème de fuite des cerveaux dans la région. 

Par sexe, les hommes de la région restent beaucoup plus susceptibles que les femmes à envisager d'émigrer. L'écart entre les sexes est le plus élevé en Mauritanie (où 3 hommes sur 10 souhaitent émigrer, contre seulement 7% des femmes). Il atteint 14% au Maroc et 10% en Egypte.

Quant aux raisons de l'émigration, près de la moitié de ceux qui souhaitent émigrer à travers la région ont déclaré qu'ils aimeraient quitter leurs pays en raison des circonstances économiques. C’est le cas de 66% Marocains interviewés, 53% Libyens, 71% des Mauritaniens et 97% des Egyptiens. De plus, ajoute le sondage, 19% de ceux qui souhaitent émigrer au Maroc ont déclaré qu'ils aimeraient chercher des opportunités d'éducation à l'étranger, tandis que 3% évoquent des «raisons sécuritaires».

Pour les destinations prisées, 15% des Marocains citent les Etats-Unis, contre 35% des Jordaniens, 33% des Mauritaniens et 4% de Tunisiens. Le Canada reste la destination préférée d'environ 3 émigrés potentiels sur 10 en Jordanie, 29% en Liban et 21% au Maroc. Le sondage souligne aussi que les habitants des pays francophones d'Afrique du Nord et du Liban préfèrent émigrer en France. Ainsi, parmi ceux qui souhaitent émigrer, 3 Tunisiens sur 10 (32%), 30% des Mauritaniens et 22% des Marocains placent l’hexagone comme leur destination préférée.

53% parmi les Marocains ne voient pas d'inconvénient à émigrer sans les papiers

Les rédacteurs soulignent, par ailleurs, que la migration irrégulière reste une possibilité envisagée par un nombre important de personnes dans toute la région. «C'est notamment le cas au Maroc, où la plupart des personnes souhaitant émigrer déclarent ne pas voir d'inconvénients à le faire même en l'absence des documents requis», expliquent-ils.

«Le Maroc est le seul pays où plus de la moitié (53%) ont déclaré ne pas voir d'inconvénients à émigrer sans les papiers. Ce pourcentage est supérieur au précédent sondage de 2018, lorsque seulement 38% des personnes souhaitant émigrer ont déclaré qu'elles quitteraient leur pays sans les papiers nécessaires.»

Extrait du sondage

C’est aussi au Maroc où un «constat frappant entre les plus hauts et les plus bas revenus en termes de réflexion sur la migration informelle» est observé. Ainsi, les deux tiers (68%) de ceux qui souhaitent émigrer ont des revenus plus faibles contre seulement 3 sur 10 de ceux qui ont des revenus plus élevés.

Enfin, l’étude souligne que le sexe est de loin le principal facteur de divergence d'opinions concernant la migration irrégulière. Dans la plupart des pays, les hommes étaient beaucoup plus susceptibles que les femmes à envisager la migration informelle. L'écart est le plus grand en Libye (+29 points de pourcentage), au Soudan (+28 points de pourcentage), en Tunisie (+27 points de pourcentage) et atteint 16 points pour le Maroc.

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