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Grand Angle

Maroc : Des avocats aident les exclus du système judiciaire

5 avocats marocains vont prendre la route dans quelques jours pour aller à la rencontre des populations défavorisées de certains quartiers populaires de Casablanca. Objectif : les conseiller sur les procédures judiciaires qu’ils doivent mener pour régler leur litige. Ils entendent également leur faire prendre conscience qu'ils ont des droits à faire valoir, en tant que citoyens marocains.

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Le célèbre adage dit : «Nul n’est censé ignorer la loi». Cependant, comment les citoyens d'un Etat peuvent-ils connaitre la loi lorsque près de 50% d’entre eux sont analphabètes. Difficile pour ces citoyens marocains analphabètes de connaitre leurs droits s’ils ne peuvent pas lire ne serait-ce qu’une simple convocation au tribunal. Pour aider les couches sociales les plus défavorisées et les citoyens analphabètes ou illettrés, à prendre conscience de leurs droits, l’association casablancaise Droit et Justice, créée en 2008, organise une caravane de sensibilisation les 29 et 30 septembre prochain, à Casablanca.

Avec 5 avocats volontaires, elle s’arrêtera à Sidi Bernoussi, Souk Louizia et le centre ville de Mohammedia pour aller à la rencontre de la population. Parmi eux, Réda Oulamine, 40 ans, président de l’association et avocat spécialisé en droit des affaires entre Casablanca, Paris et New York.

Des droits et des devoirs

«Les gens que nous rencontrons n’ont souvent aucune idée sur la manière de résoudre leurs problèmes juridiques. On essaie donc de les éclairer, de les conseiller et de leur apporter des réponses à des demandes classiques, relatives au droit de la famille, pénal ou du travail comme par exemple sur la procédure à suivre pour poursuivre leur employeur en cas d’abus», explique Réda Oulamine.

«On les écoute et on tente de leur faire prendre conscience qu’en tant que citoyen, ils ont certes des droits mais qu’ils ont aussi des obligations vis-à-vis de l’Etat marocain et qu’ils se doivent de respecter la loi», poursuit-il. Réda Oulamine a étudié durant 6 ans le droit aux Etats-Unis, un séjour qui lui a servi de déclic. Dès son retour au Maroc, il a souhaité à tout prix aider les exclus du système judiciaire marocain.

«Vider un océan avec un verre d’eau»

«Aux Etats-Unis, le système n’est pas parfait mais il se rapproche le plus de l’Etat de droit. J’ai vu de près à quoi ressemblait un système judiciaire qui marchait. Mais dès que je suis rentré au Maroc, j’ai constaté que notre système ne fonctionnait pas du tout, j’ai réalisé l’ampleur des abus qui existaient ici et ça m’a mis dans un état de révolte !», lance-t-il racontant différentes anecdotes de Marocains qui se sont retrouvés privés de leur droit le plus fondamental.

«Je n’oublierai jamais le cas de ce monsieur, un concierge d’immeuble qui souffrait d’une infection au bras. Il est donc allé à l’hôpital public pour se faire soigner mais les médecins lui ont amputé le mauvais bras. Quand ils se sont rendus compte de leur erreur, il lui amputé le bras malade. Après avoir perdu ses deux bras, ce monsieur a donc décidé de porter plainte contre l’hôpital public qui est une institution appartenant à l’Etat mais quelques semaines plus tard, le tribunal lui annonce qu’il avait perdu son dossier. Ce monsieur s’est donc retrouvé avec 0 dirhams d’indemnité, sans savoir vers qui se tourner», regrette-t-il.

Au-delà du fait qu’il existe une justice à deux vitesses au Maroc, ce que déplore le plus Réda Oulamine est le comportement de certains avocats qui se moquent complètement d’aider leurs concitoyens qui ne connaissent pas leurs droits. «Beaucoup d’avocats qui ont réussi professionnellement et pécuniairement ne s’investissent pas pour changer ce système judiciaire défectueux et pourtant en tant qu’avocat, on a tous l’obligation de le changer. Un avocat m’a dit un jour «si tu cherches à réformer la justice au Maroc, ça équivaut à vider un océan avec un verre d’eau» mais moi je veux donner l’exemple et vider cet océan», conclut-il.

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Auteur : sarafansud
Date : le 26 septembre 2012 à 20h40
nul n'est censé ignorer la loi.
mais nul n'est censé ignorer que deux verbes qui se suivent, le deuxième se met a l'infinitif.
surtout pas une journaliste.
Dernière modification le 26/09/2012 20:54
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