Al Qaida au Maghreb surfe sur la vague de la contestation populaire du film islamophobe, "Innocence of muslim". L’organisation terroriste a appelé, hier, «les jeunes musulmans à suivre l'exemple des lions de Benghazi, à abaisser les drapeaux de leur ambassade et à les brûler (...) avant de tuer les ambassadeurs, les représentants américains ou de les expulser».
Implantation géographique oblige, l’appel de AQMI s’adresse essentiellement aux Marocains, Algériens, Tunisiens et Mauritaniens «à tuer les diplomates et représentants américains ou à les chasser pour purifier le territoire de leur obscénité et venger» l’honneur du prophète.
L’organisation dirigée par l’Algérien Abdelmalek Droukdal à l’instar de sa matrice Al Qaida à laquelle elle est liée, depuis 2007, par un acte d’allégeance, s’est réjouie de l’attentat, jeudi 13 septembre, visant le consulat américain de Benghazi en Libye qui a coûté la vie à l’ambassadeur américain et à trois autres diplomates. «Nous félicitons nos frères insurgés musulmans qui défendent l'honneur du prophète et nous leur disons : l'assassinat de l'ambassadeur américain est le meilleur cadeau que vous puissiez offrir à ce gouvernement arrogant et injuste».
AQPA sur les pas d’AQMI
Parfaitement, sur la même longueur d’onde qu’AQMI, Al Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) a estimé, dans un message destiné aux musulmans de la région, que «les ambassades américaines doivent être brûlées et leurs ambassadeurs tués». L’AQPA s’est dite convaincue que «les musulmans vivant en Occident ont le devoir de participer à des attaques contre des cibles majeures. Ils peuvent provoquer plus de dégâts car il leur est plus facile d'atteindre l'ennemi». Le cas de Mohamed Merah en est, à ce titre, plus qu’éloquent.
Des militaires américains s’entrainent en Espagne à libérer des otages
Bien avant les menaces des antennes d’Al Qaida au Magrheb et dans la péninsule arabique de s’en prendre aux ambassades et aux diplomates américains, l’administration du président Barak Obama s’est déjà préparée à ce genre d’incidents. Preuve en est les entrainements effectués par un groupe d’élite des Marines, dont le nombre ne dépassait pas les 100 soldats, à Rota, la base de l’OTAN en Espagne.
Des manœuvres dont l’objectif nodal est la protection des chancelleries de Washington en Afrique du Nord et au Moyen-Orient et la libération d’otages américains. Ces opérations remontent au mois de mars de cette année et les derniers entrainements ont été réalisés en août. Des informations font même état de l’arrivée au Maghreb, et plus précisément en Libye, de membres de cette unité. Deux navires de guerres américains sont en route vers les côtes libyennes pour soutenir les Marines sur terre.