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Grand Angle

Presse électronique au Maroc : 63% des journaux « existent de manière fictive »

Ces dernières années, il y a une véritable explosion du nombre de sites d'information au Maroc. Mais la grande majorité n'a pas de raison sociale selon une étude de l'Organisation islamique pour l'éducation, les sciences et la culture [Isesco]. Des statistiques qui arrivent au moment où le secteur de la presse électronique devient une priorité pour l'Etat.

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Temps de lecture: 2'

63% des journaux électroniques «existent de manière fictive» au Maroc. C’est ce qui ressort de l’enquête menée par l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture [Isesco], rapporte Les Echos. En d’autres termes, la majorité des sites d’informations ne relèvent pas d’une société et ne sont pas enregistrés de manière légale. Selon l’étude de l’Isesco, cette lacune serait due à «l’incapacité financière» de ces sites.

L’amateurisme pointé du doigt

En plus du problème structurel, 46% des personnes engagées pour faire de l’e-journalisme sont des amateurs, tandis que plus de 31% de ceux qui se lancent dans ce domaine le font pour exprimer leurs opinions personnelles, note l’étude.

Cet amateurisme est principalement favorisé par le vide juridique et réglementaire dans lequel évolue le secteur de la presse électronique au Maroc. «Tout d’abord, il n’y a pas de structure pour la plupart des sites d’information, indique d’entrée de jeu Mohamed Ezzouak, éditeur de presse électronique et membre de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ). Quand on est journaliste de formation, le problème ne se pose pas, mais pour les autodidactes, ça peut, pas toujours, mais ça peut être plus difficile», explique-t-il.

Ensuite vient le problème de la réglementation. «L’absence de réglementation entraine un manque de moyens financiers pour les supports web», soutient le fondateur de Yabiladi.com, soulignant que «la presse électronique est un nouveau métier. Les défis à relever sont donc nombreux. Par exemple, il n’y a donc pas de formation ad hoc. Raison pour laquelle beaucoup de gens apprennent sur le tas». Et d’ajouter, «même certains journalistes de la presse écrite, malgré leur expérience, ont souvent du mal à s’adapter au technique du web».

Vers une réglementation du secteur

Il faut dire que depuis le début de l’année, l’on assiste à regain d’intérêt pour les sites d’information de la part du gouvernement. Après une effervescence autour des sites d’information en mars et avril, le soufflé était retombé. Mais depuis la rentrée c’est devenu une priorité pour le ministère de la Communication qui a mis en place une commission constituée de représentants des organisations professionelles et d'experts.

Cette commission a tenu sa première rencontre jeudi dernier sous l’égide de Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication. Ordre du jour : «faire des propositions pour la future réglementation», indique M. Ezzouak, également membre de cette commission. La version finale de ces propositions devra être rendue d’ici le 26 septembre et le projet de règlementation arrêté devra être présenté par M. Khalfi au Parlement d'ici la fin de l’année.

Atteindre l'optimum, pourquoi pas !
Auteur : berhoc
Date : le 14 septembre 2012 à 10h29
Permettre au lecteur de disposer d'une information gratuite, en temps réel, de n'importe où et à n'importe quel moment et surtout sans filtre est une telle opportunité que j'espère qu'elle ne soit pas gâchée par l'amateurisme ! C'est une arme à double tranchons !
Dernière modification le 14/09/2012 10:52
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