«Faisons de chaque accouchement un événement heureux». C’était le thème d’une manifestation sur la maternité organisée par la direction régionale de la santé de Beni Mellal à l’occasion de la journée mondiale de la santé, en avril 2009.
Trois ans plus tard, on ne peut pas dire que chaque accouchement est un évènement heureux à la maternité de Beni Mellal. Le site Febrayer a publié une vidéo, il y a quelques jours, dans laquelle des femmes enceintes arrivées à l’hôpital pour accoucher sont à même le sol, se tordant et pleurant de douleur. Chose curieuse : aucun médecin, même pas une infirmière ou un aide-soignant n’accourt pour leur venir aide.
Pourtant, l’évènement de l’année 2009 visait «la réduction des décès maternels et infantiles». Mais à cette allure, ces décès risquent de grimper de manière considérable.
Echec du système médical ?
Décidément, le système médical marocain va mal. Le plan d’action 2008-2012 du ministère de la Santé avait été mis en place pour «réconcilier le citoyen avec son système de santé». A ce titre, il prévoyait, entre autre, une maternité sans risque. C’est clair qu’avec les remontées de ces derniers temps, le bilan risque d’être mitigé, sachant que la maternité de Béni Mellal est la seule à avoir été dévoilée.
Par ailleurs, le programme santé a été lancé après la présentation des brillantes performances du centre hospitalier régional de Beni Mellal en 2007. Que s’est-il passé entre temps ? Pour Badr Soundouss, journaliste chez Demain Online, l’on devrait chercher à savoir à quoi a servi le budget alloué au plan de santé. Il rappelle dans son article que l’ex-ministre de la Santé, Yasmina Baddou, «a pu acheter deux appartements à Paris après son débarquement du gouvernement pour cause de 20 février. Avec quel argent si on sait que Baddou n’est pas dans les affaires et qu’un salaire de ministre aussi élevé soit-il ne suffit pas pour acheter un petit studio à Paris, surtout maintenant après que les prix aient flambé dans Paris intramuros…?», s’interroge le journaliste.
La douloureuse expérience des femmes enceintes de Beni Mellal vient s’ajouter aux différents cas vécus dans tout le pays. Pas plus tard que début août à Rabat, une sexagénaire avait décidé de médiatiser sa mésaventure avec son médecin. Elle avait porté plainte pour mauvais traitement. Sans parler du cas de Marrakech, un patient s’est retrouvé dans la rue après avoir été expulsé de la salle d’opération par son médecin. A quand une intervention des autorités ?