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Grand Angle

Maroc : L'entrée d'un club privé interdite à une femme voilée

Il n'y pas qu’en France que les femmes voilées sont victimes de discrimination. Au Maroc, à Casablanca, une jeune femme s’est récemment vue interdire le droit d’accéder à la piscine d’un club privé parce qu’elle refusait de retirer son voile. Excédé, son mari a porté plainte contre l'établissement pour «discrimination». 

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Construit en 1940 et rénové en 2005, le Tahiti Beach Club interdit depuis longtemps le port du voile. /DR
Temps de lecture: 3'

Tout commence par un bel après-midi de fin d’été au royaume chérifien. Samedi 1er septembre, rapporte Le Soir Echos, M. et Mme Ajouhi décident de partir avec leurs deux enfants âgés de trois et six ans au Tahiti Beach Club, situé sur le boulevard de la Corniche, à Casablanca. L’ambiance est à la bonne humeur, les enfants impatients de jouer dans l'une des nombreuses piscines que compte le club. A leur arrivée, la désillusion est brutale : Mme Ajouhi se voit refuser l’accès du club par la sécurité. Si aucune explication précise n’est fournie au départ, le couple ne tarde pas à comprendre la raison de cette interdiction formelle : le voile que la jeune femme porte sur la tête. 

Le Tahiti Beach Club interdit formellement le port du voile

Le personnel de sécurité ne sachant pas trop que répondre, M. Ajouhi demande à voir la direction de l’établissement. «J’ai été reçu par la gérante de l’établissement [Tahiti Beach Club (TBC), ndlr] dans son bureau. Cette dernière m’a affirmé que le voile est formellement interdit au club et que c’est le règlement depuis longtemps», raconte M. Ajouhi. Il ajoute : «quand j’ai demandé pourquoi cette fixation sur le voile, on m’a répondu : c’est comme ça !». Pendant ce temps, Mme Ajouhi, qui attend à l’entrée avec ses deux enfants, est interpelé par l'un des membres du personnel de sécurité : «quand mon mari est descendu parler avec les responsables, le vigile m’a dit que je pouvais facilement entrer, à condition d’enlever le voile. J’ai dit non !», s’exclame-t-elle.

Le couple aurait pu en rester là, mais non. Décidé à obtenir gain de cause face à un discours qu’il juge irrecevable, M. Ajouhi appelle son avocat et fait dépêcher sur place un huissier de justice. Celui-ci rédige, sur l’heure, un constat. Le plaignant profite également de la présence de l’huissier pour informer la gérante du club de son intention de porter plainte contre l’établissement pour «discrimination». Si avéré, cet acte anticonstitutionnel est passible d’une amende «de 1200 à 50000 dirhams» et d’un emprisonnement pouvant «aller d’un mois à deux ans de prison», rappelle un magistrat interrogé, par le Soir Echos, qui a souhaité conserver l'anonymat.

D’autres cas de «discrimination»

En dépit de la gravité de l'accusation, la gérance de l’établissement considère cet incident comme des plus banals. «Il s’agit d’un cas tout à fait normal pour nous car nous avons l’habitude de ce genre de situation», souligne la gérante du club, au Soir. Elle ajoute : «nous ne faisons qu’appliquer un règlement qui date de longtemps. Toutefois, il ne s’agit nullement d’une affaire de voile.»

Curieux, pourtant, car en évoquant le sujet au sein de la rédaction de Yabiladi, ce matin-même, il s’avère que deux de nos journalistes voilées se sont également vues refuser l’accès au TBC sans raison valable. Pour plus d'explications sur une interdiction concernant les femmes voilées, mais pour laquelle «il ne s'agirait pas d'une affaire de voile», nous avons essayé de joindre la gérante du Tahiti Beach, toute la matinée, en vain.

L'explication ne peut tenir à des raisons d’hygiène puisque comme Mme Ajouhi a expliqué : «je comprends que le voile ne soit pas approprié pour la baignade, chose que je ne comptais pas faire. Et je l’ai dit au vigile : j’étais là pour les enfants, c’est tout !» Toujours sous le coup de l’émotion, elle considère cette interdiction comme «un manque de respect total envers sa personne, mais aussi envers toutes celles qui ont choisi de porter le voile.»

Par delà les litiges juridiques qu’il occasionne, le port du hijab est entrain de devenir une véritable problématique sociétale dans notre pays. Déjà, en février, l'affaire de Nadia Lyoubi, journaliste voilée à 2M, à n'être apparue devant la caméra qu'une seule fois, avait fait grand bruit. Le cas de discriminations au travail de jeunes femmes voilées est avéré par de nombreux témoignages.

Pourquoi aller au TBC?
Auteur : mst503
Date : le 06 septembre 2013 à 14h18
Si on commence à autoriser la burqa et assimilés dans les espaces de détente et de loisir privés (piscines, boîtes de nuit etc.), ils vont vite fermer boutique. Je ne pense pas que les clients en maillot apprécieront le voisinage de bigots recouverts de pieds en cap. J'ai à de nombreuses reprises eu l'amer surprise de me voir interdire l'accès en boîte à cause de ma tenue inappropriée (sandales et short), je n'ai pas fait de procès. On m'a demandé de me changer et j'ai laissé tomber. Au Maroc les lieux ne manquent pas où on peut aller en tenue islamique. Pourquoi vouloir absolument entrer au TBC? Soit dit en passant je n'y ai jamais les pieds et ça risque pas de m'arriver. Les ghettos de riches ne m'attirent pas trop. Je ne vais pas non plus à la plage: il y a trop de voilées et de barbus.
vouile ou pas voile .
Auteur : llibrepenseur
Date : le 04 avril 2013 à 18h34
je considère que chaque femme doit avoir le droit de porter le voile ou non mais je considère aussi que la religion doit être une affaire privée et non une affaire d 'état et tant que les pays musulmans ne l' auront pas compris, ils ne progresseront pas ce qui est très dommage car au niveau de l'intelligence pure il est évident que les musulmans ne sont pas plus stupides que les autres !!!!
L'interdiction du voile....Au MAROC !
Auteur : Asçotta WellCaball
Date : le 19 septembre 2012 à 02h23
Que ne faut-il pas voir ou entendre sur le Maroc !
Voilà donc un établissement commercial (pas un club privé !) qui ferme sa porte au nez d’une personne en invoquant SON réglement intérieur : « Interdit aux porteuses de voile et aux chiens » ?…
Ce « règlement » ne date-t-il pas de l’époque des « Commissaires résidents généraux » que je croyais, naïvement, révolue ?…
Ou est-ce une autre façon de montrer aux marocaines que « l’européenne » a plus de droits et a droit à plus d’égard et de considération que celles qui ne le serait pas telles les porteuses de voiles ?…
Les marocain(e)s décidemment, trouvent plus de respect et de considération à l’Étranger que chez eux ! C’est peut-être ce qui explique l’engouement de nos compatriotes pour devenir des « HARRAGA ».
encore les saoudiens
Auteur : loskely
Date : le 08 septembre 2012 à 06h51
pourquoi l'ignorance et l’éloignement des musulmans de leur religion, doit tomber sur les autres , saoudien. ect... si les marocains commence a remplir les mosques vide et les femmes se conforme un peu plus au règles de hijab,
-- on vois certain avec un foulard et un jeans, ainsi bcp parmi les musulmans n'ont pas l'islam ni le dounia,
ils n'ont qu'a s'en prendre a eux même. je me demande ce que fait une personne qui crois en Allah a la piscine, que ce sois en europe ou au maghreb. l'obligation de transgresser les ordre d Allah , sinon tu ne rentrera ou ne baigne pas.
Dernière modification le 08/09/2012 06:58
Vive l hypocrisie !!
Auteur : Le-parisien
Date : le 07 septembre 2012 à 12h12
Moi ce qui me choque le plus !
C est si c etait un couple de saoudiens avec une femme avec un niquab , ils seront rentrés sans soucis meme ils seront accompagnés par la direction et toute l equipe du TBC !!
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