Le siège permanent de l’Agence africaine du médicament (AMA) est au cœur d’une discorde entre le Maroc et l’Algérie. Alger a déposé sa candidature pour abriter les locaux de l’AMA. Une commission de l’Union africaine se trouve, depuis hier, dans la capitale du voisin de l’Est pour évaluer les capacités de l’Algérie à accueillir le siège d'un organisme important parmi les instances de l’UA, alors que le continent fait encore face à la pandémie du Covid-19. Le Premier ministre algérien, Aïmene Benabderrahmane a reçu, hier, la délégation dépêchée à cet effet par l’UA.
Le Maroc est également candidat pour devenir pays hôte. Une annonce faite officiellement par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à l’occasion de la présentation du rapport d’étape relatif à la ratification du traité instituant l’AMA lors de la 40e session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine, tenue en février à Addis-Abeba.
«Le Maroc, sous les hautes orientations royales, réitère son appel à partager avec l’Afrique son expérience et savoir-faire pour une coopération Sud-Sud dynamique et croissante portant sur tous les domaines, dont la santé, notamment le secteur pharmaceutique, et est disposé à abriter le siège de l’AMA et à développer des projets de partenariat Sud-Sud avec le CDC-Afrique (les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies)», a affirmé le chef de la diplomatie.
Le traité portant création de l’Agence africaine du médicament a été adopté, le 11 février 2019, par la Conférence des chefs d’Etats de l’UA. Il est officiellement entré en vigueur le 5 novembre 2021, suite à la ratification de l’accord par une trentaine de membres de l’organisation panafricaine.
Le gouvernement marocain a ratifié le traité en février 2020. Pour rappel, l’ancien chef de l’exécutif Saadeddine El Othmani avait reçu, le 2 juin 2021 à Rabat, Michel Sidibé, l’envoyé spécial de l’UA pour l’Agence africaine du médicament (AMA).
Outre l’Algérie et le Maroc, la Tunisie et le Sénégal lorgnent le même objectif. Le prochain sommet de l’Union africaine, prévu lors du deuxième trimestre de cette année, devrait trancher cette question.