Maroc : L’Etat au secours du transport maritime

Le ministère de l’Equipement et du Transport vient de lancer un appel d’offres pour la réalisation d’une étude sur la stratégie du secteur du transport maritime marocain et le développement du pavillon national au Maroc, rapporte Maritime News. La Direction de la marine marchande, qui a été désignée comme maitre d’ouvrage de l’étude, procédera à l’ouverture des plis le 10 octobre 2012.

Cette étude rentre dans la cadre de la vision 2012-2020 du transport maritime marocain pour faire face à la «grave crise financière qui menace l’existence du pavillon national», a souligné, dans un communiqué, Aziz Rebbah, ministre de l’Equipement et des Transport, rapporte Les Echos.

L’étude qui durera 7 mois, devra permettre d’établir les grandes options stratégiques de développement du secteur sur les segments fret et passagers. Elle se fera en deux étapes : la première consistera à diagnostiquer la situation actuelle du transport maritime national pour les deux principaux segments (fret/passagers) ainsi que l’identification des défis et des enjeux clés. La deuxième portera sur l’identification des options stratégiques de dynamisation du secteur et la sélection de la stratégie la plus appropriée.

«Non» aux erreurs d’antan

Pour El Mostafa Fakhir, secrétaire permanent du Comité central des armateurs marocains [CCAM], dans une interview aux Echos, c’est un véritable soulagement d'apprendre que le ministère des Transports se décide enfin à prendre à main les problèmes du secteur, mais voudraient que la tutelle considère les erreurs du passé. La tutelle avait déjà initié en 2005 une étude stratégique et institutionnelle pour le secteur du transport maritime. Cette étude avait débouché sur la politique de libéralisation du secteur du transport maritime national : l'«Open Sea». L’Open sea a apporté «beaucoup plus de dégâts que de solutions», affirme El Mostafa Fakhir.

Le secteur maritime est miné par toutes sortes de dysfonctionnements depuis des années, mais ces derniers n’ont souvent pas été correctement traités. La crise de la Comarit a mis à nus tous les revers de la gestion du transport maritime marocain. Même si un nouvel opérateur marocain a récemment vu le jour, la manière dont ce dernier a démarré son activité ne laisse rien entrevoir de prometteur. D’après M. Fakhir, c’est le travail de 60 ans qui risque de voler en éclats, 60 années durant lesquelles le Maroc s’est bâti une véritable industrie maritime nationale. «Je ne crois pas que dans le monde actuel, on puisse encore disposer du même temps pour rebâtir celle-ci», conclue M. Fakhir.