Au même moment, les défenseurs d’un Sahara marocain et ceux réclamant son indépendance, lancent deux opérations opposées. Hier, vendredi 24 août, les sites officiels du parti populaire espagnol d’au moins trois localités ont été hackés par des activistes défendant la souveraineté marocaine sur le Sahara, rapporte Europapress. Le même jour, d'autres activistes, emprisonnés, ceux-ci, et défendant un Sahara indépendant, entament une grève de la faim de 24h pour dénoncer leurs conditions de détention, rapporte Reuters.
Les premiers ont réussi leur opération puisqu'au moment où sont écrites ses lignes, les sites du PP des localités de Palma de Rio, de Toledo et de Benisano, sont toujours inaccessibles. Le site de Benisano comporte même encore le message revendicatif appliqué par «Les Royalistes» (voir photo).
On peut lire : «Le Sahara est marocain. Un message à tous les Espagnols, vous devriez savoir que nous n'acceptons pas vous jouiez avec notre pays. Nous sommes ici pour défendre nos terres. Le Sahara est marocain et le restera toujours. Nous allons rester forts et unis contre toutes les personnes qui veulent du mal à notre pays. La liberté de Sebta, Mélilla et les îles Canaries !»
Plus au sud, à Laâyoune, les 12 activistes saharouis continuent leur grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention. Toutefois, selon Reuters, le ministre de la Communication, Mustapha el Khalfi, a indiqué que les autorités n’étaient pas au courant de cette action. Les douze activistes ont été condamnés, à trois ans de prison pour leur implication dans les affrontements de Dakhla, en septembre 2011, qui avaient fait 7 morts.
Les deux évènements coïncident avec l’arrivée, hier, de la délégation américaine composée de représentants de quatre associations des droits de l’Homme et d’un juge, conduite par Mme Kerry Kennedy, la présidente du Centre Robert Kennedy, un institut proche du Polisario. Selon, les activistes saharaouis, la police marocaine s’est déployée le long du boulevard principal de Laâyoune ainsi qu’autour de la maison d’Aminatou Haidar, activiste Sahraouie soutenant l'indépendance du Sahara, qui a reçu en 2008, le prix Robert Kennedy pour les droits de l’homme. Le ministre de la Communication marocain a fermement démenti ces affirmations. «Nous voulons que le centre Kennedy puisse voir par lui-même la réalité des choses, la réalité objective, impartiale [...] non seulement dans la partie marocaine du Sahara, mais aussi dans les camps», a-t-il ajouté.
Un témoin oculaire, consulté par Reuters, a indiqué que la présence de la police, à Laâyoune, est certes forte, mais qu’il en est ainsi depuis novembre 2010, quand de violents affrontements avaient conduits à la mort de 13 personnes.