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Grand Angle

Pedro Sanchez négocie avec Tebboune la réouverture du gazoduc Maghreb-Europe

Même si Madrid a finalement pu passer l'hiver sans souffrir de la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe, le chef du gouvernement espagnol s’active pour convaincre le président algérien de revenir à la situation qui prévalait avant le 31 octobre. Les Etats-Unis plaident également une reprise du GME..

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Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez et le président algérien Abdelmadjid Tebboune. / DR
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Le gouvernement espagnol négocie avec les plus hautes autorités algériennes la réouverture du gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui passe via le Maroc. Une révélation faite par le site économique Merca2.«Des sources du secteur de l'énergie» en Espagne assurent que des contacts ont eu lieu «au plus haut niveau» entre des représentants des deux gouvernements en vue de la réactivation du GME. La même source ajoute que la société Naturgy, qui avait le droit d'exploiter le gazoduc jusqu’à l’expiration du contrat le 31 octobre, suit avec un grand intérêt le cours de ces négociations.

Les sources consultées se disent optimistes, notamment après la conversation téléphonique, du 6 mars, entre Abdelmadjid Tebboune et Pedro Sanchez qui leur a donné des raisons d’espérer un changement de la position de l’Algérie sur ce sujet.

La décision algérienne de ne pas renouveler le contrat gazier n’a pas réellement affecté l’approvisionnement du marché de l'énergie espagnol. Le voisin ibérique a vite palié cette fermeture en frappant aux portes des Etats-Unis pour garantir ses besoins en gaz. En février, l’Espagne a d'ailleurs produit 12 472 gigawattheures (GWh) à partir de GNL privenant des Etats-Unis, soit 32,9% du total des importations gazières, contre 8 801 GWh via le gaz algérien, soit seulement 23,2%.

Les Etats-Unis verraient d'un bon oeil la reprise du GME

Cette médiation de Pedro Sanchez n’est pas dénuée de calculs politiques. L’invasion de la Russie du territoire ukrainien, offre au chef du gouvernement espagnol l'occasion pour renforcer sa stature internationale auprès de l’administration Biden.

Avant même le déclenchement de la guerre en Ukraine, le 24 février, les Etats-Unis cherchent activement des alternatives aux gaz et pétrole russes, notamment pour approvisionner le marché de l’Union européenne. Après le Qatar, Washington a même initié un dialogue avec le Venezuela pour la levée des mesures, imposées en avril 2019 par l’ex-président Donald Trump, interdisant aux entreprises américaines d’importer du pétrole vénézuélien. Le président Nicolas Maduro a révélé, la semaine dernière, avoir rencontré une délégation composée de hauts fonctionnaires américains et abordé la reprise des exportations.

Les Etats-Unis appuient l'initiative de Pedro Sanchez visant à convaincre le président Tebboune de rouvrir le gazoduc Maghreb-Europe, qui passe par le Maroc. Depuis son arrivée à Alger, début février, la nouvelle ambassadrice américaine, Elizabeth Moore Aubin a soulevé cette question lors de ses réunions avec le président Tebboune, le Premier ministre, Aïmen Benabderrahmane et Ramtane Lamamra.  Ce sujet était également au menu de la dernière session du Dialogue stratégique entre l’Algérie et les Etats-Unis, coprésidée par la n°2 de la diplomatie des Etats-Unis, Wendy Sherman, et le ministre algérien des Affaires étrangères.

Pour l’heure, le voisin de l’Est affiche publiquement son rejet catégorique pour une réouverture du GME. L'Algérie a néanmoins accordé une concession aux Américains, en convenant de qualifier l’invasion de l’Ukraine «d’attaque préméditée et injustifiée de Poutine contre le peuple ukrainien», indiquait les services d’Antony Blinken dans un communiqué publié le 10 mars.

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