Trois jours après ses excuses publiques au roi et à ses conseillers, Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement marocain, est revenu, samedi 11 août, à Rabat, sur le sujet. A l’occasion d’une rencontre avec la cadres de son parti, le chef du gouvernement a tenu à préciser que «personne ne m’a demandé de présenter des excuses au monarque et Dieu m’en est témoin». Ses propos viennent contredire les rumeurs avançant que son communiqué serait la conséquence de «pressions de la part de l’entourage royale». En revanche, il a explqué que son initiative atteste de la «place dont jouit le roi auprès de moi et de la relation que j’ai avec le roi compte tenu du travail qui nous unit».
Devant ses «frères, Benkirane a dit qu’il n’a pas commis d’erreurs», accusant l’auteur de l’article publié, le jeudi 9 août, au quotidien Assabah «d’avoir dévié le sens de ses déclarations», reconnaissant que «ce n’est pas la première fois que j’ai des problèmes avec ce journaliste. J’avais décidé de rompre toute communication avec lui mais cette fois j’ai fait l’erreur de répondre à son appel.»
«Le PAM se dope»
Une fois l'affaire des excuses au roi et à ses conseillers close, Benkirane aborde un autre sujet qui lui tient à cœur : le Parti Autenthicité et Modernité. A sa manière le chef du gouvernement a «célébré» le quatrième anniversaire de la création de son grand rival, accusant la formation fondée, en 2008, par Fouad Ali El Himma «d'avoir pris des produits dopants lors des élections communales» du 12 juin 2009. Allusion au soutien dont avait bénéficié le PAM de la part des autorités pour mettre la main sur les plus importantes mairies du royaume
Par ailleurs, Benkirane a saisi cette occasion pour accuser certains membres du PAM d’avoir trempé dans des dossiers de corruption alors qu'ils lui demandent de combattre la prévarication. Le chef du gouvernement se réfère ainsi à sa confrontation, mercredi 8 août, à la Chambre des conseillers, avec le président du groupe PAM, Hakim Benchemmach sur cette question. Abdelilah Benkirane a mis en garde contre «le retour de la domination et des prévaricateurs» au pouvoir. Autre référence au PAM.