Deux mois après sa nomination par le roi Mohammed VI, le jeudi 7 octobre 2021, le gouvernement d’Aziz Akhannouch n’est toujours pas au complet. En effet, l'éxecutif a depuis enchaîné sans se soucier des secrétaires d’Etat, dont la nomination a pourtant été promise. Un communiqué du cabinet royal a indiqué qu’il «sera procédé ultérieurement à la nomination de secrétaires d’Etat dans certains départements ministériels».
Si l’annonce de la formation d’une majorité gouvernementale avec le Parti de l’Istiqlal et le Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM), tout comme la liste finale des ministres ont été rapidement annoncées, l’exécutif semble tarder à trancher pour ses futures secrétaires d’Etat. Ces derniers doivent intervenir pour des missions ponctuelles au sein de certains secteurs et de pôles ou pour assister certains ministres, conformément à l’article 93 de la Constitution de 2011.
Le retard a toutefois laissé place, pendant presque un mois, à quelques spéculations. En octobre déjà, des bruits de couloirs, relayés par la presse, ont fait état d’«au moins cinq nouvelles nominations», qui viendront s’ajouter aux 18 ministres et 5 ministres délégués du nouveau gouvernement. L’exécutif promettant que la nomination des secrétaires d’Etat «répondra aux seuls critères de la compétence et du renouvellement des élites», avec des profils qui n’ont pas, jusque-là, assumé de fonctions gouvernementales. Ces nominations devront concerner, toujours selon les mêmes sources, les départements de l’Intérieur, des Affaires étrangères, de l’Agriculture, de l’Education nationale et de la Justice.
Le nombre réduit tranche déjà avec les 12 secrétaires d’Etat du gouvernement El Otmani I, que son chef Saadeddine El Othmani avait fini par limogé, lors du remaniement ministériel du 9 octobre 2019.
Promesse d’une nomination sous peu
Mais les nominations dans ces secteurs clés tardent toujours à voir le jour. Plusieurs sources proches du dossier, consultées par Yabiladi, n’ont pas été en mesure d’expliquer ce retard. Mais pour l’exécutif tout comme pour la majorité gouvernementale, la question ne semble pas être pressante. En effet, interrogé début novembre sur cette question, Mustapha Baitas, porte-parole du gouvernement, a tenté de rassurer l’opinion publique. «Ce qui compte, c'est que le gouvernement soit en place», a-t-il indiqué, en expliquant que «les secrétaires d'Etat seront nommés dans un proche avenir».
Le porte-parole de l’exécutif a ajouté que «lorsque les conditions seront disponibles, vous assisterez à ce moment politique» et que ces secrétariats d’Etat restent «liés au processus de nomination», laissant entendre qu'une liste se trouverait déjà entre les mains du roi. En effet, comme pour les ministres et les ministres délégués, les secrétaires d’Etat, considérés comme membres du gouvernement, doivent être nommés par le souverain.
Le retard est toutefois pesant pour plusieurs catégories de Marocains notamment ceux établis à l’étranger, qui enchaînent les déceptions. Si le droit de vote s’est envolé avec les lois sur le processus électoral, nombre d’entre eux ont été déçus de constater l’absence de toute mention des MRE dans les programmes de la plupart des partis politiques. D’ailleurs, aucun des trois partis (RNI, PAM, Istiqlal) formant la majorité gouvernementale actuelle n’a daigné leur accorder son attention. Et avec l’annonce du gouvernement est venue la suppression du ministère délégué chargé des MRE.