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Grand Angle

Maroc : La monarchie, fond de commerce de (certains) titres de presse écrite ?

Afin d’apaiser (et pacifier) les relations entre l’Etat et les médias de presse écrite, Khalid Naciri, ministre de la Communication et porte parole du gouvernement, a invité les directeurs de publication à échanger et à réfléchir collectivement sur le rôle et devenir de la presse au Maroc.
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Cette rencontre intervient au lendemain de la censure qui a frappé l’entreprise de presse Tel Quel (100 000 exemplaires détruit fin juillet 2009 suite à la parution d’un sondage sur le Roi Mohammed VI), la sortie médiatique «fracassante» de Khalid Naciri, le traitement médiatique particulièrement violent de Rachid Nini à l’encontre de son confrère Ahmed Reda Benchemsi, directeur de publication de Tel Quel, et les conséquences survenues (10 journalistes entendus par la PJ et un procès à la clé le 29 septembre 2009) lors de la diffusion d’articles sur l’état de santé du Souverain.

Presse responsable, engagement citoyen, règles de déontologie, mise à niveau des entreprises de presse, code de la presse, création d’une instance de régulation du corps de la presse, … Voilà en substance les sujets majeurs auxquels les leaders d’opinions et le ministère de tutelle ont débattu.

Qu’en est-il ressorti concrètement ? Tout d’abord, il semblerait que deux «camps» s’opposent sur la ligne et l’attitude à adopter sur le traitement médiatique accordée à la monarchie avec en toile de fond le traitement de l’état de santé du monarque.

En somme, est-il concevable que des titres de presse aillent au-delà de communiqué (s) officiel (s) transmis par le cabinet royal dans leurs écrits ? Pourquoi ne s’en tiennent-ils pas aux messages officiels ? Sont-ils «autorisés» et…légitimes pour initier des enquêtes et autres investigations pour étayer la version officielle ? N’est-ce pas là justement le rôle des journaux ?

Selon le baromètre ambiant, le camp des «réfractaires» à toute forme de traitement médiatique sur la base de témoignages ou écrits de personnes ressources non identifiées a pris le dessus sur son…concurrent. Ceci au nom de la stabilité du pays, le souci de préserver la construction démocratique et afin de ne pas servir et cautionner les intérêts des «ennemis»…identifiés du Maroc. A savoir une certaine presse étrangère, plus particulièrement espagnole avec par exemple le journaliste espagnol Pedro Canales, mais aussi le front Polisario.

C’est dire la dimension politico médiatique prise par la parution d’articles dans des organes de presse nationaux, essentiellement arabophones. Du coup, le périmètre d’expression et ses limites sont à l’ordre du jour et au cœur des débats.

Des débats orientés sur la démarche et la finalité de certains titres de presse écrite qui, selon des directeurs de publications, se «serviraient» de la monarchie comme gagne pain. En clair, un fond de commerce.

Nul doute que cette «attaque» vise l’entreprise de presse Tel Quel et son directeur de publication, Ahmed Reda Benchemsi. Celui-ci se défend en arguant que «ceux sont les chiffres de vente qui parlent. La Monarchie fait vendre».
Le débat entre les deux camps est loin d’être fini.

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