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Grand Angle

Le Maroc ne discutera pas de Sebta et Melilla tout de suite

Sebta et Melilla, ces villes marocaines sous occupation espagnole. Alors que l'opinion publique attend depuis longtemps que le Maroc s'engage véritablement pour la récupération de ses territoires, les autorités chérifiennes laissent toujours cette question dans le flou.

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Mohamed Cheikh Biadillah, président de la Chambre des Conseillers.
Temps de lecture: 2'

«Nous attendons de meilleurs jours pour que l'Espagne et le Maroc puissent discuter avec intelligence sur ces deux villes qui sont pour nous marocaines». C’est en ces termes que le président de la Chambre de Conseillers, Mohamed Cheikh Biadillah, en visite à Madrid vendredi dernier, s’est exprimé devant la presse au sujet de Sebta et Melilla.

Ces propos sont similaires à ceux tenus par le premier ministre, Abdelilah Benkirane, lors de sa visite dans le royaume ibérique en mai dernier. Interrogé sur l’état d’avancement des négociations concernant les deux présides, le chef du gouvernement répond : «À ce sujet, nous devons réfléchir. Ce n'est pas un problème que nous allons résoudre du jour au lendemain».

M. Biadillah va cependant un peu plus loin en évoquant des pistes de résolution du conflit. «Nous avons toujours utilisé notre amitié, la compréhension et la coopération comme un moyen qui devrait permettre un jour la mise en place d'une commission de savants pour trouver une solution à ce problème», a-t-il déclaré après avoir rencontré le président du sénat espagnol. Une rencontre qui visait à préparer un forum entre les parlementaires des deux pays qui se tiendra en septembre prochain à Rabat.

Un accord méconnu de tous ?

«Ce n’est pas quelque chose de nouveau, lance le politologue Mohamed Darif, contacté par Yabiladi. Dire qu’il faut des négociations et des discussions pour résoudre le problème intelligemment, pour moi, c’est une manière d’éviter d'aborder le problème de manière sérieuse». Le politologue déplore le fait qu’il n’y ait pas au Maroc une «véritable mobilisation au sujet des deux présides», alors que Rabat a toujours reconnu la marocanité de Sebta et Melilla.

Un aussi gros dossier comme celui de la souveraineté espagnole sur des territoires marocains oppose les deux pays depuis de nombreuses années, mais force est de constater que les relations bilatérales n'en sont pas du tout affectées. Les coopérations économiques, politiques et sécuritaires se multiplient. A titre d’exemple, l’on peut citer l'ouverture de commissariats conjoints à Tanger et Algésiras. Et même l’annonce d’une possible visite officielle du prince Felipe à Sebta et Melilla, pressentie comme pouvant entraver les bonnes relations maroco-espagnoles, est passée en douce. Faut-il s’interroger ? Pourtant, «tout le monde sait qu’aujourd’hui, la question du Sahara complique le développement des relations entre le Maroc et l’Algérie. Mais ce n’est pas le cas entre l’Espagne et le Maroc», remarque le politologue. D’après lui, le royaume ibérique connait bien ses intérêts d’ordre stratégique, le Maroc également. En effet, la sécurité de l’Espagne commence au Maroc avec l’immigration clandestine et aujourd’hui le terrorisme, souligne-t-il.

«On a cette conviction que lors du départ de l’Espagne du Sahara, le Maroc avait accepté de récupérer les 2 présides lorsque l’Espagne récupérera le Gibraltar (territoire sous occupation britannique revendiqué par Madrid)», affirme M. Darif, parlant au nom de l’opinion publique. «Pour nous c’est pour cela que les relations entre les deux pays vont bon train», ajoute-t-il.

Discours emprunté à Hassan II

L’on se rend donc compte que, pour le chef du gouvernement ou le président de la Chambre des Conseillers, le discours reste le même. «Toutes ces déclarations ne sont que des déclarations de principe», répète M. Darif rappelant que la première fois que l’on a parlé d’aborder intelligemment le problème de Sebta et Melilla, c’était Hassan II en personne qui l’avait souligné. Il avait même créé un comité de réflexion maroco-espagnol, indique le politologue. Mais jusqu’à ce jour, il n’y a aucun résultat probant. Reste à voir à présent si les plans annoncés par Mohamed Cheikh Biadillah se concrétiseront.

Commençons par le commencement
Auteur : 75marwan
Date : le 25 juin 2012 à 14h42
Et si avant de s'attaquer à ces 2 grandes villes, nous commençons par récupérer nos îlots (chafarines) et nos rochers (Leïla et ceux devant Al hoceima), qui sont inhabités pour la plupart, cela me semble plus logique vu qu'il n'y a personnes dessus et qu'ils se situent qu'à une centaine de mètres voire moins ...
Débutons par cela car franchement de voir le drapeau espagnol sur ces territoires ça m'fends le coeur ...
Dernière modification le 25/06/2012 14:45
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