«Je souhaite porter une nouvelle politique migratoire, responsable, fondée sur des règles claires, justes et stables…». C’est avec ces mots que François Hollande, alors candidat à la présidentielle française, s’adressait en avril dernier, dans une lettre, à l’association France Terre d’Asile (FTA) au sujet de sa politique migratoire. Aujourd’hui aux commandes de la nation, l’association ne reconnait pas, dans les faits, les discours du PS avant la victoire. «Le nouveau pouvoir semble donc avoir choisi d'ignorer l'appel des 50 organisations, syndicats et personnalités qui ont d'une seule voix demandé la semaine dernière au président de la République de sortir du modèle de gouvernance sarkozyste en matière de migrations», analyse l'association, selon AFP.
Le changement, c'est pas maintenant ?
L’appel de ces associations répond au petit remaniement du gouvernement Ayrault réalisé ce jeudi. Constat : le dossier de l’immigration figure toujours dans les prérogatives du ministère de l’intérieur. Pour FTA, il s’agit tout simplement d’une «certaine continuité de la gouvernance mise en place par Nicolas Sarkozy : il n’y a là aucun signe encourageant pour la société civile et les défenseurs des droits de l’Homme».
Dans un communiqué rendu public ce vendredi, l’association rappelle que François Hollande avait «clairement indiqué que l’immigration n’était pas le sujet central ni la préoccupation première» des Français. «Un changement nous avait été promis mais les premières notes jouées par le nouveau gouvernement sont hélas issues d’un répertoire qui n’a suscité jusqu’alors que rejet», affirme l’association, en précisant qu'elle ne vise pas du tout le ministre de l’Intérieur en personne.
En effet, la nouvelle circulaire de l’actuel ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, adoptée récemment juste après l'abbrogation de la très controversée circulaire Guéant, pour plusieurs, n’a pas été innovante dans son fond. Le principe est quasiment resté le même et les associations ne veulent pas de cette politique migratoire qui semble beaucoup plus «sarkozyste» que socialiste. Elles appellent ainsi le président de la République, François Hollande, «à la mise en œuvre du changement attendu et désiré par le Peuple français».