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Grand Angle

Saint-Etienne : Inauguration de la Grande mosquée marquée par des heurts entre fidèles et police

Des heurts ont eût lieu mardi matin lors de l’inauguration de la Grande Mosquée Mohammed VI de Saint-Etienne entre des manifestants, venus notamment protester contre le départ de l’imam Mohammed El Adly, et la police. Cette confrontation marque le point d’acmé de tensions qui opposent depuis plusieurs semaines déjà le Rectorat de la mosquée à la communauté des fidèles stéphanois.

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L'inauguration de la Grande Mosquée de Saint-Etienne ne s'est pas faite dans le calme et a été marquée par des heurts entre les fidèles et la police
Temps de lecture: 3'

On la savait imminente. Mardi matin, l’inauguration de la Grande Mosquée Mohammed VI de Saint-Etienne a finalement eût lieu après plusieurs années de prorogations incessantes. En la présence des autorités civiles et religieuses de Rhône-Alpes et du ministre marocain des Habous, Ahmed Toufiq, cette journée inaugurale est venue consacrer un travail de longue haleine, qui a duré huit ans, et récompenser une patience mise à rude épreuve, celle des fidèles stéphanois, qui attendaient depuis plus de vingt ans l’ouverture de ce nouveau lieu de culte. Et pourtant, plutôt que de susciter le contentement, l’inauguration de la mosquée a été marquée par la violence, en témoigne les heurts qui ont opposé les fidèles stéphanois à la police présente sur place pour l'occasion.   

Trois griefs : l'éviction de l'imam, le nom de la mosquée et le manque de transparence

Hier matin, près de cinquante manifestants originaires de plusieurs pays du Maghreb ont en effet franchi les barrages du dispositif policier déployé aux abords de l'édifice religieux afin d’exprimer leur indignation et leur colère contre le Rectorat de la mosquée. A l’origine de cette contestation principalement, la révocation de l’imam Mohammed El Adly, rappelé au Maroc après 17 années de service à la tête de l’imamat de Saint-Etienne.

«On l'accuse de radicalisme, c'est faux. Il était apprécié y compris par les non-musulmans pour ses qualités humaines», a assuré une manifestante venue de Lyon au journaliste de l'AFP sur place.

Toujours est-il que les autorités religieuses qui l’employaient lui ont préféré le nouvel imam, Khalid El Asri, un Marocain francophone de 37 ans membre de la délégation des affaires islamiques de la région de Rabat. La journée d’inauguration était d’ailleurs pour ce dernier l’occasion de sa première prise de fonction.

Parmi les autres motifs de protestations des manifestants, le nom donné à la mosquée. Une femme marocaine déclarait hier à l'AFP être contre le fait que l’on donne à la mosquée le nom du roi du Maroc car pour elle, ce choix révèle «un signe de conservatisme et de manque d'ouverture vis-à-vis des non-Marocains». 

La question du manque de transparence dans la gestion de la mosquée, notamment en ce qui a trait à son financement, était également au cœur des protestations des manifestants. Comme le rappelle un reportage de France 3 à cet effet, son coût aurait été quasiment décuplé en huit ans, passant de 1,2 millions d’euros au départ à plus de 8 millions d’euros aujourd’hui. Sans la participation de Mohammed VI, qui a financé 5 des 8 millions d'euros du projet, il est d'ailleurs fort probable que le lieu de culte n’aurait jamais vu le jour.  

M. Toufiq :  «l'imam a été révoqué dans la légalité»

L’implication du souverain marocain a été soulignée par son ministre des Affaires islamiques, M. Toufiq, dans un communiqué adressé au Rectorat de la Grande Mosquée. Il y précise notamment que la mosquée a été édifiée avec le soutien du roi «à la demande de l'association cultuelle qui gérait le projet» et que «ce soutien a été octroyé en toute transparence». Le communiqué rajoute par ailleurs que «la mosquée […] promeut un islam du juste milieu dans le respect des valeurs du pays d'accueil». une réflexion vraisemblablement en résonnance avec les accusations de radicalisme portées à l'encontre de l’imam El Adly.

Toujours est-il qu'en ce qui concerne ce dernier, le ministre marocain assure que tout a été fait dans la transparence et la légalité pour le révoquer : «ce sont des affaires administratives sur lesquelles la préfet et les autorités de Saint-Etienne peuvent s’enquérir (…). C’est dans les normes, dans les règles. On ne révoque personne pour rien. (…) On est dans la légalité. Dans la justice.» a-t-il déclaré sur France 3. 

 Reportage vidéo du LeProgrès.fr

J'étais sur place
Auteur : wikette
Date : le 20 juin 2012 à 16h58
Les manifestants étaient une quinzaine, pas plus.

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