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Grand Angle

Hausse des prix des carburants : Dialogue de sourds entre Benkirane et les professionnels du transport

Dix jours après la hausse des prix des carburants, Benkirane prend langue avec les professionnels du transport.  Une réunion sans l’annonce de grandes décisions ni de prochain rendez-vous. Chaque partie campe sur sa position. Et c’est le consommateur qui trinque. Les prix vont augmenter de 7 à 10%. 

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Abdelilah Benkirane s’est réuni, dans l’après-midi du lundi, avec les représentants des associations des professionnels du transport. «Une rencontre qui a duré plus de trois heures qui s’est déroulée dans le calme. Le chef du gouvernement a écouté avec une attention particulière nos doléances et nos propositions. Elles concernent notamment une hausse des tarifs des transports, une réduction de la TVA et la possibilité de bénéficier à l’instar des armateurs d’un gasoil professionnel dont le prix est fixé à cinq dh au lieu des 8,20 pour nous. La RAM profite également de la même subvention pour ses achats de kérosène. Sans oublier les agriculteurs exempts de payer les taxes (jusqu’à 2013, ndlr) qui bénéficient, de surcroît, des aides de la Caisse de compensation destinées au gaz butane», nous confie Mohamed Mahdi, secrétaire général de l’Union des transports.

Ce premier contact entre les professionnels et Benkirane, flanqué de son ministre des Transports et de l’Equipement, Abdelaziz Rebbah, intervient dix jours après l’augmentation des prix des carburants décidée par l’exécutif. Elle ne s’est soldée sur pratiquement aucune avancée, preuve en est l’officialisation des hausses des tarifs dans le secteur. «Elles varieront entre 5%, 7% et 10%, selon le volume de la marchandise et la distance à parcourir. C’est la loi de l’offre et de la demande qui en fixera le seuil.  Nous ne pouvons pas travailler en perdant de l’argent», explique Mahdi.

De son côté, le président de la Fédération transport de la CGEM (patronat, ndlr), Abdelilah Hifdi, a indiqué, dans des déclarations à la presse au sortir de la réunion avec Benkirane, que son association vient d’opérer une hausse de 10% pour les transports des marchandises et 7% pour les voyageurs.  C’est dire qu’il faut s’attendre à une flambée des prix des produits de consommation. «Ce sont les spéculateurs qui sont à l’origine des augmentations des prix et non les professionnels», précise Mahdi.

Les absences de Baraka et Laenser soulevées

Le plus frappant lors de la réunion du lundi, ce sont les absences remarquées du ministre des Finances, Nizar Baraka du parti de l’Istiqlal, et de son collègue à la tête du département de l’Intérieur, Mohand Laenser, le secrétaire général du Mouvement populaire.  Des absences qui n’ont pas échappé aux professionnels. Interpellé sur cette question, «le chef du gouvernement a donné une réponse peu convaincante», nous révèle Mohamed Madhi, secrétaire général de l’Union général des transports.  Et pourtant leur présence étaient plus que souhaitable par les professionnels. Nizar Baraka aurait pu répliquer aux demandes réclamant une réduction de la TVA en guise de compensation de la hausse des prix des carburants. Une politique de la chaise vide corroborant certaines informations attribuant au seul Benkirane la décision de l'augmentation des prix de carburants et non à l'ensemble du gouvernement. Une hausse défendue uniquement par les ministres issus du PJD. 

Par ailleurs aucune date sur une éventuelle rencontre entre les deux parties n’a pas été fixée. «Abdelilah Benkirane nous a demandé de déposer au secrétariat du gouvernement une sorte de mémorandum qui résume les propositions de chaque association professionnel», souligne Mohamed Mahdi.

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