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Grand Angle

Maroc : Le HCP révise la croissance à la baisse, seulement 2,4%

Revoir la croissance de cette année à la baisse est au cœur d’une compétition entre intervenants officiels. Une «surenchère» alors que le 1er semestre n’est même pas encore terminé.

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A l’instar du gouvernement, le HCP vient de céder à la tentation de revoir à la baisse la croissance du PIB en 2012. L’organisme dirigé par Ahmed Lahlimi, un ancien de l’USFP, la situe, désormais, à 2,4%, soit moins d’un point comme le soulignait, le jeudi 31 mai, le ministre des Finances, Nizar Baraka dans un exposé devant les ministres.

Cette révision du HCP (Haut-commissariat au plan) s’est basée notamment sur un «léger ralentissement de la croissance des activités non agricoles : 4,3% en 2012» et une «accentuation du déficit courant des échanges extérieurs, passant de 8% du PIB en 2011 à 8,6% en 2012».

Le facteur de la mauvaise conjoncture mondiale est, également, pris en compte par les services du HCP lors de l’élaboration de ses prévisions.  «L’économie mondiale devrait enregistrer une croissance modeste de 3,5% en 2012 au lieu de 3,9% en 2011, suite à un ralentissement à la fois des économies avancées (1,4% au lieu de 1,6% en 2011) et aussi des économies émergentes et en développement (5,7% au lieu de 6,2% en 2011)».

Les nouvelles sur la santé de l’économie de l’Union européenne, le premier partenaire économique du Maroc, ne sont guère rassurantes. «La situation de la zone euro, en particulier, restent préoccupantes (…)  Cette zone devrait connaitre une année de récession en 2012 avec une croissance négative de 0,3%».Selon le HCP, les pays de l’Europe du sud seront les plus affectés par ce contexte de crise : l’Espagne (-1,8%), l’Italie (-1,4%) et le Portugal (-3%).  En revanche, la France et l’Allemagne pourraient échapper à la récession, en enregistrant de très faibles taux de croissance, respectivement 0,5% et 0,7%.

C’est justement pour éviter que la récession ne s’installe dans la durée dans l’espace européen qu'hier Angela Merkel, la chancelière allemande, lors d’une interview télévisée, a appelé à une «une politique budgétaire commune renforcée», accordant «progressivement plus de compétences à l'Europe et lui donner un plus grand contrôle» pour sauver l’euro.

Dans ce contexte morose, les transferts des MRE devraient subir un net recul par rapport aux années précédentes, se contentant d’enregistrer une légère augmentation de 4% contre 7,3% en 2011 et 8,3% en 2010. Et il en est de même pour la demande mondiale adressée au Maroc, poursuivant son trend baissier. Le HCP la situe à 2% alors qu’elle était de l’ordre de 5,8% l’année dernière et 7,8 en 2010.

Le HCP a revu sa copie

Le vendredi 6 avril, devant la commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants, le patron du HCP réitérait ses prévisions de croissance de 4,1% en 2012. Il les basait sur une possible «amélioration des activités non agricoles qui vont atteindre ainsi un taux de 5,2%». Des pronostics qui remettaient en question ceux du Wali de Bank Al Maghrib.

Abdellatif Jouahri avançait, quelques jours  auparavant, que la croissance en 2012 ne pourrait guère dépasser les 3%. Une baisse justifiée par «la matérialisation des risques qui pèsent sur la performance du secteur agricole, ainsi que l'affaiblissement anticipé de l'activité dans les pays partenaires, devrait en effet ramener la croissance à moins de 3% pour le PIB global et entre 3% et 4% pour sa composante non agricole».

L'annonce du HCP de la baisse des prévisions de la croissance en 2012 intervient cinq jours après la décision du gouvernement Benkirane d'augmenter les prix de l'essence et du gasoil.

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