Jeudi 31 Mai 2012, la députée PJDiste Nezha El Ouafi s’est entretenue avec les divers acteurs de la communauté MRE de France, à Saint-Ouen, dans le 93. C’est ce que nous révèle un communiqué de presse de l’Association Cap Sud MRE adressé à la rédaction de Yabiladi cet après-midi même.
Selon le communiqué, la députée de la majorité au gouvernement aurait sollicité l’Association pour qu’elle organise une rencontre avec la communauté MRE de France, et ce, dans l’optique de préparer son intervention d’aujourd’hui devant le Conseil de l’Europe. En effet, Vendredi 1er Juin, Nezha El Ouafi était attendue à Paris pour intervenir au sujet de la coopération avec les pays d’origine et de transit non-européen. D’où la nécessité pour la représentante politique marocaine de s’entretenir au préalable avec les divers acteurs de la diaspora chérifienne de France.
Etaient ainsi conviés à la réunion de Saint-Ouen des élus locaux franco-marocains de divers bords politiques, des chefs d’entreprise, des responsables du corps professoral et associatif, ainsi que des citoyens marocains de la société civile. Une réunion bigarrée où le pluralisme et la jeunesse étaient de bon ton puisque le communiqué révèle en marge «que la majorité des participants faisait parti de la seconde génération».
Deux problématiques ont été essentiellement abordées au cours de cette rencontre, à savoir :
1- La participation politique et l’application des articles 16, 17, 18,163
Première problématique soulevée par les intervenants, avec en porte-voix les responsables politiques binationaux, le déni du droit de participation à la vie civique du royaume. Malgré l’adoption de la nouvelle constitution, les MRE de France semblent en effet se sentir ostracisés par la non-reconnaissance de leur statut de citoyen marocain à part entière. Et pourtant, de la majorité des participants de la réunion de Saint-Ouen, en particulier des élus locaux franco-marocains, nombreux sont à reconnaitre qu’il n’y a pas élément plus «fédérateur qu’un bulletin de vote» glisser dans l'urne pour renforcer «le lien d’une population vis-à-vis de sa nation».
2- La confiance aux institutions politiques, économiques et juridiques du Maroc.
Seconde problématique révélée par l’intervention de nombreux participants : la confiance – ou plutôt le manque de confiance – des marocains de France vis-à-vis des institutions politiques, économiques et juridiques du royaume. A ce propos, de nombreuses questions visant à des réponses concrètes, sans détour, ont été posées à la députée au cours de la réunion d'hier concernant l'état d'avancement des réformes politiques, économiques, mais surtout juridiques en cours au Maroc. Prise en étau, cette dernière a été contrainte d'admettre que le pays: «devait changer sa vision et son appréhension face aux nouvelles générations plus alertes, construites, pragmatiques autour de la culture du résultat». Car il est vrai que si les différents acteurs présents à Saint-Ouen ont fait montre de leur volonté manifeste à accompagner le Maroc dans son développement, ils ont surtout démontré à la mandatée et à son gouvernement une chose essentielle: que la génération bercée à la musique des promesses non-tenues n’est plus et que l’époque des beaux discours sans lendemain est totalement révolue.