Selon une étude Campus-France menée pour l’exercice 2010-2011, le Maroc arrive en tête des contingents estudiantins qui étaient les plus représentés dans l’Hexagone l’an dernier. En effet, avec une cohorte de quelques 30 000 étudiants, soit environ 10,5% de la population d’origine étrangère totale, le royaume se place devant la Chine (env.10%), l’Algérie (5,1% en 2008) et la Tunisie (2,4% en 2008) en ce qui concerne la représentation de ses étudiants dans les universités françaises.
Bien que le Maroc demeure le premier pourvoyeur d’étudiants étrangers en France en 2010-2011, la proportion de ce que représentent ces-derniers dans les universités françaises n’a cessé de diminuer depuis 2005, date où elle se situait encore aux alentours des 20%. En contrepartie, c’est le poids de la cohorte asiatique qui n’a cessé de croître sur ces cinq dernières années, si bien que la Chine représente aujourd’hui le deuxième contingent d’étudiants étrangers présent en France avec une progression nette enregistrée de 65% sur la dernière quinquennale.
Autre point qui met le Maroc à l’honneur dans l’étude Campus-France : la part des étudiants marocains qui poursuivent de hautes études. Sur les quelques 710 000 immigrés très diplômés (masters, grandes écoles, doctorat) que compte la France, près de 66 000 sont d’origine marocaine (soit 9,3%), ce qui fait du royaume l’un des pays étrangers les plus représentés en France au niveau des études de troisième cycle. L’enquête note d’ailleurs à ce titre que «la part de ‘très diplômés’ est un peu supérieure parmi les immigrés que dans la population totale». Par exemple, un peu plus de 40% des doctorants présents dans les universités françaises sont d’origines étrangères, «une proportion très élevée, caractéristique des pays très attractifs qui offrent un système d'enseignement supérieur de qualité» explique le rapport.
Dernier fait intéressant de l’enquête, l’orientation par filières des étudiants marocains : selon l’étude, 46% d’entre eux opteraient pour une orientation scientifique tandis qu’il ne serait qu’un-tiers à s'orienter vers des études en économie et en gestion. Les études de lettres, droit et sciences politiques n’attireraient pour leur part que 9% des étudiants marocains.
La France chute de la troisième à la quatrième place mondiale en tant que terre d’accueil des étudiants étrangers
Même si l’attractivité des universités françaises n’a cessé de croître auprès des étudiants étrangers ces dernières années, il n’en demeure pas moins que la France, qui occupait depuis 2006 la troisième place des pays accueillant le plus d’étudiants étrangers, est passée à la quatrième position mondiale en 2009 se faisant ravir la place par l’Australie. La cause de ce déclassement sur l’échiquier international tient au fait qu’en dépit de la progression globale du nombre d’étudiants dans l’Hexagone entre 2009 et 2011 (de 270.097 à 284.659), celle-ci ne s’est pas faite aussi rapidement que dans les pays étrangers. Conséquence de la diminution des flux d’étudiants étrangers en provenance du Maghreb ? Fort probablement.
Il est vrai qu’avec l’émission très controversée de la circulaire Guéant en mai 2011, qui venait d’ores et déjà se greffer à un contexte d’islamophobie rampante, l’image de la France a fortement pâti de la droitisation de la politique française durant les deux dernières années du mandat de Nicolas Sarkozy. L’attractivité des universités françaises a été certainement la plus mise à mal par ce texte restreignant les droits des étudiants étrangers. Mais l’abrogation définitive de la circulaire ce matin-même devrait changer la donne et permettre à l'université française de se redorer le blason.