Les appels à manifester dans les rues de Casablanca ce Dimanche de la Confédération démocratique du Travail et la Fédération démocratique du Travail, deux syndicats proches de l'Union socialiste des forces populaires (USFP, opposition parlementaire) ont eu un écho favorable. Ainsi, «50.000 personnes ont répondu présents lors de cette manifestation pour appeler le gouvernement à ouvrir un dialogue véritable face à la tension sociale de notre pays», selon le témoignage de Hassan Tariq, député UFSP recueilli par l'Agence France Presse.
Selon les estimations d’un responsable de la police indiquées à l'AFP, le nombre de manifestants tourne autour de 15 à 20.000 individus dispersés dans plusieurs artères de Casablanca.
Les manifestants se sont déplacés du rond-point de Dakar à celui de Mers Sultan et «ont sillonné les grandes artères de la plus grande ville du Maroc, en scandant des slogans hostiles au gouvernement». Les récriminations à l’encontre du premier ministre et de Fouad Ali El Himma, conseiller du Roi Mohamed VI ont été vives. Les deux personnalités sont jugées par les manifestants comme les «deux faces d'une même monnaie».
Le chômage en hausse exaspère
Le Maroc a vu le nombre de ses chômeurs augmenter. Avec près de 1 130 000 de personnes sans emploi, le taux de chômage national a atteint, au premier trimestre de 2012, les 9,9%, soit une hausse de 0,8 par rapport à 2011. Selon une étude relative à la situation du marché du travail au Maroc parue le 3 Mai dernier, ils étaient ainsi 93 000 chômeurs en plus.
Un second rapport rendu public le 14 mai dernier à Rabat par la Banque mondiale a également confirmé que «près de 30% des jeunes âgés de 15 à 29 ans sont au chômage». 33% de ces jeunes Marocains interrogés avaient signalé aux auteurs de l’étude qu’ils souhaitaient ou envisageaient de quitter le Maroc à l’avenir.
Récemment, le premier ministre avait conseillé aux chômeurs de «prier Dieu pour trouver du travail», suscitant de nombreux commentaires désabusés de la part des internautes sur les réseaux sociaux.
Pour leur part, les responsables syndicaux ont lancé ces derniers jours au gouvernement plusieurs appels au dialogue à propos de la hausse des salaires et de l'amélioration des conditions sociales des salariés.